“Tagharma” ou la civilisation en débat

Partager

L’association de la mosquée Chikh-Tahar de Tigzirt a organisé jeudi dernier au Centre culturel de cette ville une conférence- débat animée par le professeur Mustapha Oukacha et qui avait pour thème “Tagharma” ou la civilisation.A ladite conférence plusieurs citoyens de tous les âges ont participé. Durant les deux heures en plus des clarifications, plusieurs questions d’actualité et qui ont une relation directe avec le thème ont été posées au conférencier, telles que l’immigration, l’invasion culturelle sous l’ère de la mondialisation et la menace qui pèsent sur les valeurs et les traditions de notre société. Au départ le conférencier programmé était le professeur Saïd Bouizerie. A la dernière minute, ce dernier s’est excusé suite à une déprogrammation imprévue. M. Oukacha s’est axé sur le thème “la jeunesse et le changement”. Il considère que notre société “qualifie que souvent tout ce qui provient de l’Orient ou de l’Occident est meilleur ; et de positif”. Selon lui la civilisation repose sur trois points : l’homme, le temps et l’univers, tout en reconnaissant la supériorité technologique des pays de l’Occident et les grands progrès qu’ils ont garantis à l’homme, il soulève certains aspects négatifs dont souffre la civilisation de ces derniers, à l’exemple du matérialisme excessif au détriment du spirituel : “un anglais adore la banque six jours sur sept et le reste pour Dieu” dit-il. Selon lui, ce vide a fait plonger ces société dans des conflits sociaux et la perte de beaucoup de repères. Le conférencier a évoqué aussi certains exemples de la science qui peuvent nuire à l’équilibre de la vie sur terre à l’exemple du clonage. “Toute invention, toute science est la bienvenue, mais à condition de ne pas dépasser les limites du sensé et de la raison” estime-t-il. “Aussi, la civilisation de notre ère crée des conflits d’homme à homme. L’atteinte à la nature après la surexploitation des richesses naturelles”, dit-il.Par ailleurs après avoir loué les mérites et les bienfaits de la civilisation, qui facilite énormément la vie pour l’homme, la perte de valeurs pour l’homme et la femme, la destruction de la cellule familiale, il faut savoir séparer le bon grain de l’ivraie. Il faut en profiter et exploiter les éléments positifs et rejeter tout ce qui peut porter atteinte à notre société. Pour cela, il évoque les grandes valeurs de la société berbère et musulmane, en général, qui recèlent en elles d’importants repères et qualités, qu’on ne retrouve pas ailleurs. Il suggère la mise en place d’instruments juridiques capables de protéger nos valeurs et notre mode de vie. Enfin l’auteur cite “la différence entre la société japonaise et américaine. Les premiers ont su combler tous les vides et se présenter telle une société bien encadrée, contrairement aux derniers qui se noient dans un déficit de civilisation”, estime le conférencier.

Mourad Hammami

Partager