Les agriculteurs, comme les éleveurs et les simples citoyens affichent une vive inquiétude face à une persistante canicule qui sévit depuis le début du mois de juillet, aggravée par l'absence totale des pluies habituelles du mois d’août, se manifestantsouvent sous forme d'orages.
Un rare phénomène qui commence à inquiéter sérieusement les agriculteurs en général et les éleveurs du cheptel ruminant en particulier. Le débit des sources naturelles vives en haute montagne diminue au même titre que celui des forages dans la plaine qui alimentent l’ensemble des communes de la daïra de M’Chedallah en eau potable. Ces sources ont enregistré une non moins inquiétante baisse à l’origine d’une longue pénurie de l’AEP dans toutes les municipalités, et ce, à cause de cette longue absence de pluies qui renflouent les nappes phréatiques en cette période de l’année. Outre les récoltes de saison, telles que la figue fraîche et la figue de barbarie qui sont complètement perdues à cause de ce climat exceptionnel, le cheptel ruminant aussi le subit de plein fouet. En sus des diverses maladies et zoonoses qui accompagnent cette longue sécheresse, les terrains de pâturages sont complètement nus suite aux hautes températures qui ont accéléré le processus de moisissure et de pourrissement de l’herbe sèche qui garnit ces pâturage. Un phénomène naturel bien connu des éleveurs mais qui d’habitude est compensé par l’herbe précoce, dénommée localement « takherfit » que font pousser ces pluies qui surviennent entre les mois de juillet et août. Les terrains sont à l’heure actuelle lugubrement nus et n’offrent plus rien au cheptel, d’où l’incontournable recours des éleveurs aux stocks de foin et de paille engrangés pour l’hiver, ce qui entraîne automatiquement une flambée des aliments de bétail et, par ricochet, une sensible baisse des cours des marchés à bestiaux, sachant que la plupart des éleveurs procèdent carrément au bradage de leurs troupeaux pour réduire les pertes. Un cas de figure qui ne se serait pas produit sinon qui serait sensiblement amortit si le méga projet de canalisation à partir du barrage de Tilesdit, à Bechloul, destiné pour l’alimentation en eau potable des deux daïras de M’Chedallah et de Bechloul et au périmètre irrigué des vastes plaines de ces deux circonscriptions, dont les avancements des travaux accusent un grand retard, était mené à terme dans les délais. Toujours est-il que chaque matin, éleveurs comme simples citoyens, scrutent anxieusement le ciel et suivent avec angoisse le moindre passage nuageux en espérant le voir se transformer en orage. Malheureusement, le ciel reste impitoyablement serein avec une canicule tenace persistante, couronnée par une hausse suffocante d’humidité. Ce climat ne présage rien de bon pour les saisons à venir.
Oulaid Soualah