Vêtus d’habits flambant neufs et accompagnés, majoritairement, par leurs parents, les chérubins des classes du cycle primaire étaient tout contents pour les anciens et, plutôt, quelques peu stressés pour ceux du préscolaire. À la première sonnerie de huit heures moins quart, ils rentrent en rangs dispersés, ils sont accueillis à l’entrée par le directeur, entouré par quelques enseignants et des agents de service qui leur remettaient des bonbons en guise de bienvenue. Cette scène a été vécue à l’école Hassani Hachemi d’Aokas, une station balnéaire du littoral Est de Béjaïa. S’ensuivit l’hymne national puis l’orientation vers leurs classes respectives. C’est presque la même méthode qu’ont utilisée l’ensemble des chefs d’établissements primaires. Depuis hier a commencé la nouvelle année scolaire qui sera, exceptionnellement, chargée pour les enseignants qui doivent effectuer, à croire la ministre de l’éducation, plus d’une trentaine de semaines de cours alors qu’ils en faisaient beaucoup moins. Près de 200.000 élèves des trois paliers ont rejoint, hier, les bancs d’école au niveau de la wilaya de Béjaïa. Malgré les instructions de la ministre, les cours ne commenceront sans doute pas de si tôt. Du moins à travers certains établissements faute d’enseignants. Oui, hier encore et ceci depuis mercredi, les postulants aux postes d’enseignants, admis sur la liste d’attente, attendaient au niveau de la direction de l’éducation pour recevoir leurs affectations après que les services de celle-ci aient informé du recrutement à titre vacataire de ces derniers. Mais comment se fait-il que ce n’est qu’en septembre que les services de la direction de l’éducation s’aperçoivent qu’ils ont un manque d’effectifs ? N’y a-t-il aucune programmation pour la création de postes dans le cadre des cartes scolaires ? En accusant un retard dans la confection des cartes, certains enseignants qui voulaient travailler dans certains établissements étaient obligés de demander d’autres dans leurs fiches de vœux car l’école souhaitée n’avait pas, officiellement, de postes à pourvoir. D’ailleurs, par rapport à cette mauvaise programmation, les parents d’élèves de l’école Ainouche et Brahiti de Tinebdar ont boycotté la rentrée scolaire. Ils l’ont fait en signe de rejet de la nouvelle carte scolaire qui ampute l’école de deux groupes pédagogiques, une classe de première année et une autre de préscolaire. «Cette décision aura des conséquences néfastes», avertissent les membres du bureau de l’association des parents d’élèves, sur la scolarité des élèves qui se retrouveront dans des classes surchargées de plus de 37 enfants. Plusieurs établissements sont dans la même situation que l’école de Tinebdar. Le déficit en enseignants pour les trois cycles dépasserait les deux milliers. Et pourtant ce chiffre est tellement important au point où il était facile aux services de la direction de l’éducation de s’apercevoir à temps. Bizarre !
A. Gana