Plusieurs mois sans eau est le martyre que l’ensemble des foyers du village de Takerboust souffre sereinement en se suffisant de quelques litres par semaine coulant de leurs robinets. «Nous avons de l’eau une heure par semaine, et ce précieux liquide ne peut être conservé dans des fûts en plastique pour son utilisation quotidienne à cause de la chaleur, sauf peut-être pour les tâches ménagères comme laver les vêtements et les ustensiles de cuisine» rapporte Mouloud.Y, un retraité indigné par cette situation qui harasse les habitants de ce village. En effet, l’ensemble des villageois sont unanimes à déclarer que quelques privilégiés bénéficient de l’eau courante dans leurs foyers alors que les autres moins nantis font la course vers les fontaines de la région chaque jour pour remplir leurs jerricans. Des fontaines prises d’assaut de jour comme de nuit par des dizaines de citoyens pour faire le plein de ce liquide vital. Sur la RN15, à proximité du pont Aghbalou, se trouve Ighzer Mizav où coule une eau fraiche et limpide. Ce ruisseau, canalisé sommairement, est d’un secours considérable pour les habitants de Takerboust qui doivent pourtant parcourir près de 05 kilomètres pour l’atteindre. Pour ceux disposant de véhicule, cette sortie n’est guère une corvée et s’apparente à une simple ballade, même s’il faut patienter plusieurs minutes avant de pouvoir remplir jerricans et bidons. Mais pour ceux n’étant pas véhiculés, et devant impérativement s’alimenter en eau potable, ils n’ont que les bêtes de somme comme unique solution pour ramener l’eau chez eux. Un comble en 2016 pour l’APC d’Aghbalou qui, depuis l’indépendance, a englouti des sommes faramineuses dans l’adduction en eau potable pour ce village. Des projets, qui ont tous été plus ou moins réalisés pour ne pas dire bâclés pour certains, ont coûté aux contribuables une fortune. «Les milliards investis dans le secteur de l’hydraulique afin que cette commune de plus de 20.000 âmes soit correctement alimentée en eau potable n’auront servi à rien, si ce n’est à enrichir certains entrepreneurs ayant pris en charge ces projets.» dira un villageois. Pourtant, cette localité située à près de 1000 mètres d’altitude ne devrait pas souffrir du manque d’eau. Des sources importantes à grand débit existent en pleine montagne. Mais, l’avis favorable du Parc National du Djurdjura n’a pas été accordé pour procéder aux captages de ces sources. Même l’alimentation à partir du barrage de Tilesdit n’est pas encore réalisée pour le village de Takerboust. C’est dire que l’avenir demeure des plus sombres pour ces villageois qui devront prendre leur mal en patience jusqu’à ce que les élus locaux et les responsables de la wilaya daignent se pencher sur cette situation alarmante.
Hafidh B
