Le village de Bouhatem sans eau

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Après le village de Tala-Hiba dont des habitants ont fermé la semaine dernière la mairie de Toudja dans la wilaya de Bejaïa, pour réclamer de l’eau dans leurs robinets, hier, c’était au tour des habitants d’un autre grand village de la même commune, le village de Bouhatem, en l’occurrence, d’attirer, par le biais de la radio locale, l’attention des responsable de la même commune, sur le fait que eux aussi, souffrent atrocement du manque d’eau. Un des habitants s’écrie «nous sommes dans une commune qui regorge d’eau d’excellente qualité et nos robinets sont à sec depuis des lustres.» Ce citoyen demande aux responsables chargés de l’alimentation des villages en eau de se mettre à la place des villageois qui, le jour de l’Aïd, ont grandement besoin de ce liquide pour laver et nettoyer tout ce que ce rituel aura engendré. Ce même citoyen demande aussi aux responsables de la mairie de Toudja d’imaginer l’état de «propreté» où se trouve le village. Passons encore pour la fête de l’Aïd-el-Adha qui ne dure que deux ou trois jours au plus où les citoyens, surtout ceux qui ont les moyens peuvent toujours recourir à l’achat de citernes d’eau. Mais le problème de l’eau à Bouhatem, selon les dires du président de l’association du village, dure toute l’année. En effet, d’après ses calculs, les habitants du village de Bouhatem ne reçoivent de l’eau que pendant 48 heures par an, soit toujours selon les calculs du président, pendant un quart d’heure (15 mn) tous les deux jours. Cette situation, s’interroge-t-il, est-elle soutenable par les habitants d’un village d’une commune qui regorge d’eau ? Cette eau est-elle répartie équitablement? Les responsables de la mairie ont-ils vérifié l’étanchéité des toutes les canalisations ? Les responsables de la commune ne peuvent-ils pas, du moins durant les mois de juillet et août et lors des grands évènements, comme l’Aïd-el-Adha, alimenter en eau potable les villageois par un système des camions citernes ? Autant de questions qui taraudent l’esprit du simple citoyen. Le deuxième problème soulevé par des habitants du village de Bouhatem est celui de l’assainissement. Le président de l’association déclare à cet effet que le réseau d’assainissement du village qui a été réalisé dans les années 80 commence à se dégrader. Les canalisations éclatent çà et là et le problème est que les services de la commune n’interviennent pas pour les réparer. Ce sont les villageois eux-mêmes qui mettent les mains à la poche et qui retroussent les manches pour procéder aux réparations nécessaires.

B. Mouhoub

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