C’est un vulgaire terrain vague et délimité par des bordures, aménagé en deux niveaux qui est le point de chute de la totalité des bus de la commune de M’chedellah, à une quarantaine de kilomètres à l’est de la ville de Bouira. Des bus mais également des fourgons de transport de voyageurs qui desservent la totalité des communes de la daïra de M’Chedallah et une bonne partie de celles de Bechloul et de Tazmalt dans la wilaya de Bejaïa. Cette infrastructure des plus névralgiques est complètement abandonnée, dangereusement défoncée, délabrée, cabossée et truffée de profonds nids-de poule. A cela s’ajoutent des monticules de toutes sortes d’ordures et de détritus abandonnés sur place par les voyageurs. La première opération d’aménagement, qui remonte à plus de vingt ans, n’est plus qu’un vieux souvenir, jusqu’aux deux abris qui n’abritent plus rien et qui rajoutent de la laideur à ces lieux. Un lugubre décor des plus déshonorants pour un chef-lieu de daïra, qui fait aussi office de commune mère, sachant que cet arrêt est un point de départ et d’arrivée pour les bus interurbains et inter-wilaya. Il faut savoir en en outre que cette ligne dessert le chef-lieu de wilaya ainsi que les daïras de Tazmalt et d’Akbou dans la wilaya de Bejaïa. Lors des travaux de terrassement en deux niveaux, il s’est formé deux hauts talus dont celui de la partie supérieure dépassant les vingt mètres de hauteur, et ce, sans qu’un quelconque mur de soutènement ou de consolidation n’y soit aménagé. Une situation qui engendre de fréquentes chutes de pierres et autres éboulements et coulées de terre qui grignotent chaque hiver sur la surface réservées au stationnement des bus et des fourgons. Ces véhicules, censés respecter le service public qu’ils doivent assumer, aggravent la situation en évoluant dans une anarchie totale, exception faite de ceux desservant la wilaya de Bejaïa. Ces derniers, en effet, respectent une forme d’organisation. Sinon, il y règne une anarchie aux multiples retombées négatives tant pour les voyageurs que pour d’autres institutions étatiques sachant que cet arrêt est bordé par l’hôpital dont le plus proche service est le bloc opératoire. A proximité se trouvent également les deux salles des malades hommes et femmes envahies à longueur de journée par la poussière que soulèvent de manière discontinue l’incessant va et vient des bus. Ajouté à cela l’infernal bruit, sachant que l’accès au niveau supérieur de l’arrêt est en pente fort accentuée et que c’est à plein gaz que les fourgons s’y rendent. Un état de fait dénoncé à plusieurs reprises dans ces mêmes colonnes, sans qu’une quelconque autorité ne se sente interpellée en éprouvant de la compassion à l’égard des voyageurs où des malades hospitalisés à proximité de cet arrêt moyenâgeux. La réalisation d’une gare routière avec les normes adéquates est plus que nécessaires pour mettre un terme à cette situation chaotique, mais aussi afin de réguler ce secteur au niveau de toute la daïra.
O. Soualah