Le nouveau lycée en grève

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Les élèves du lycée de jeunes filles d’Aïn El Hammam, appelé également nouveau lycée, sont en grève depuis mardi dernier.

Selon des parents d’élèves que nous avons joints, le débrayage a été enclenché en réaction à la non réintégration des élèves exclus par le conseil de classes de fin d’année. Des lycéens exclus, rencontrés aux abords de l’établissement, se disent victimes d’une injustice. «Sans le bac, je suis voué à la rue. Que vais-je faire alors que des diplômés de l’enseignement supérieur pointent au chômage ?». Un autre ne cesse de répéter qu’il n’a pas eu la chance d’avoir son bac alors qu’il a «tout fait durant l’année.» «Certains enseignants qui devraient être de notre côté ne font rien pour notre réintégration. Ils veulent tous alléger les classes en nous mettant dehors. Ce n’est pas avec notre exclusion qu’ils vont améliorer le classement de l’établissement» clame un autre. On apprend que l’établissement est actuellement dirigé par des adjoints du directeur, absent ces derniers jours. Le nouveau proviseur, nommé au début de l’année, serait, en effet, reparti vers les Ouadhias où se trouve son établissement d’origine. Certains disent qu’il ne tarderait pas à revenir. Mais en attendant, certaines décisions, telle la réintégration des «terminales», ne peuvent être prises que par lui. Après avoir réintégré les exclus, il en resta tout de même cinq auxquels il aurait, selon nos sources, promis une inscription dans les lycées de la région. Or, il se trouve qu’aucun des établissements visés ne veut les inscrire dans ses effectifs. Il faut reconnaître que «malgré nos efforts, certains élèves se distinguent tout au long de l’année par des comportements indignes de lycéens. Ils cumulent les retards et les absences tout en négligeant même les cours qu’ils perturbent souvent», nous confie un professeur, sous couvert de l’anonymat. Pour le moment, les élèves et leurs parents attendent la décision de la direction de l’éducation qui pourrait intervenir ce dimanche, pour donner une autre chance à ces exclus qui ne «sont pas obligatoirement irrécupérables». «On a vu, les années passées des candidats réussir leurs examens alors que tous leur prédisaient un échec», selon un parent outré de voir les élèves «perdre un temps précieux.» Ce problème qui refait surface à chaque rentrée scolaire doit être résolu définitivement afin d’éviter que des situations telles que celle que vit actuellement le lycée de jeunes filles ne se reproduisent. Notons que l’école primaire de la ville, «l’école de garçons», a été rouverte. Les élèves ont repris normalement les cours suite à la nomination d’une enseignante dans le cadre du pré emploi pour parer au plus pressé. On se rappelle que la première préoccupation des parents qui ont retenu leurs enfants à la maison est la surcharge des classes, suite à un manque d’enseignants. Ce qui semble momentanément réglé. L’insuffisance d’encadrement observé cette année repose sur le système d’affectation des nouveaux enseignants. On ne peut en effet, envoyer une jeune fille à quarante voire cinquante kilomètres de chez elle, sans lui assurer un logement. Ce qui a pour conséquence de nombreuses défections. On aurait pu classer les admis par commune ou, à la rigueur, par daïra pour éviter bien des tracas.

A.O.T.

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