Des défections enregistrées

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Les assurances de la ministre de l’Éducation nationale n’ont pas convaincu les syndicats autonomes du secteur de renoncer à leur grève.

Bien au contraire, ces derniers ne comptent en aucun cas lâcher prise. La preuve : six syndicats autonomes du secteur (Cnapeste, Cla, Snapeste, Snapap, Satef et l’Unpef) ont boycotté la réunion avec Mme Benghebrit, prévue pour hier au niveau de son département. «Au moment où nous attendions à ce que le ministère de l’Éducation ouvre les portes du dialogue autour de nos revendications, il s’est contenté de nous appeler à une réunion médiatique le 10 octobre dernier, et nous a invité à une autre rencontre pour le 15 octobre», lit-on dans le communiqué rendu publique hier. «Après un débat sérieux, nous avons décidé de boycotter la réunion avec la ministre de tutelle prévu pour hier», peut-on lire également dans le même document. Ces syndicats ont appelé tous leurs adhérents, en particulier, et tous les travailleurs algériens, en général, à rejoindre massivement le mouvement de grève des 17, 18, 24 et 25 octobre prochains, décidé par les syndicats autonomes des différents secteurs économiques, «pour sauvegarder nos acquis et arracher d’autres droits». Par ailleurs, le conseil des lycées d’Algérie (CLA) et la fédération du secteur de l’éducation affiliée au syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP) confirment et réitèrent leur adhésion à la grève de quatre jours prévue les 17, 18, 24 et 25 octobre prochains. Ces formations syndicales entendent à travers cette action de contestation, rejeter catégoriquement la réforme des systèmes de retraites et le Code du travail. Dans un communiqué rendu publique hier, le CLA rejette catégoriquement le projet de loi portant sur la réforme de la retraite qui a pour but, selon la même source, «de mettre fin aux différents types de retraites, à savoir la retraite anticipée, la retraite proportionnelle et celle des 32 années de service effectif, sans limites d’âge». Il dénonce également l’élaboration unilatérale d’un avant projet du Code de travail qui, ajoute le CLA, «restreindra nos droits à l’exercice syndical et de grève, ce qui pérennisera la précarité de l’emploi par la généralisation des CDD comme seul moyen de recrutement». Ce syndicat a aussi regretté le fait que «la nouvelle loi de finances 2017, adoptée par le gouvernement, diminuera de notre pouvoir d’achat, sachant que diverses factures d’électricité de gaz et de transport connaîtront une grande augmentation. Ajouter à cela, les produits de première nécessité subventionnés par l’État et qui n’échapperont pas aussi à cette augmentation», ajoute le CLA. De ce fait, le CLA et le Snapap demandent le retrait du projet de loi concernant la réforme de la retraite et exigent une augmentation immédiate de 50% du salaire pour tous. Ils ont lancé un appel à tous les actants sociaux représentant les travailleurs, pour l’élaboration du Code du travail «qui nous assurera de meilleures conditions de travail et préservera nos libertés syndicales», écrivent-ils encore. Selon ces syndicats, «la nouvelle loi de finances doit assurer le pouvoir d’achat au travailleur, c’est pourquoi nous exigeons l’installation d’un observatoire national de suivi du pouvoir d’achat qui mettra en place une politique salariale en fonction de la réalité des prix sur le marché». Le CLA et le Snapap appellent, à cet effet, tous les travailleurs algériens à rejoindre massivement le mouvement de grève du 17 et du 18 octobre 2016, décidé par les syndicats autonomes des différents secteurs économiques pour, ajouteront-ils, «sauvegarder nos acquis et arracher d’autres droits».

L.O. Challal

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