Y a-t-il quelqu’un pour s’en charger ?

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Les portraits de Slimane Azem et de Matoub Lounès ont subi l’outrage du temps et des éléments. Certes, le mouvement associatif, dès le lendemain de l’assassinat de Lounès Matoub, le 25 juin 1998, s’est mobilisé pour rendre hommage à cette « légende vivante » en érigeant ici et là en Kabylie, même dans les villages les plus reculés, des stèles à la mémoire du barde assassiné malheureusement, des années après, faute d’entretien, le portrait du Rebelle est méconnaissable. On citera également son portrait entièrement disparu de la stèle de Boufhaima sur la RN68. Dans l’une de nos virées dans certaines localités, il nous a été donné de constater que d’autres sont entièrement ternis. Si celle de Draâ El-Mizan, grâce à l’association Tagmats de Lyon (France), présidée par Dalil Makhloufi, qui, signalons-le, récolte de l’argent et se charge de la réhabilitation de ces stèles, a été restaurée, il n’en est pas de même pour celle de Frikat. En effet, cette stèle, portant sur une face le portrait de Lounès Matoub et sur une autre celle de Slimane Azem, est complètement abîmée. Quant aux portraits de ces deux grands artistes, ils ont perdu toutes leurs couleurs. Y a-t-il quelqu’un pour veiller à l’entretien de ces ouvrages ? S’interroge-t-on. D’ailleurs, les passants devant ce monument se demandent si vraiment un quelconque intérêt est encore accordé à ces grands symboles. «Ce sont des icônes de la chanson amazighe et des défenseurs de la culture algérienne dans sa diversité. En principe, l’Etat devrait les prendre en charge. Cette stèle devrait être clôturée et gardée comme les autres monuments. Ce sont deux figures connues. Ces artistes ont milité pour la sauvegarde de l’identité nationale», estimera un passant. Celui-ci appellera les associations à faire quelque chose pour éviter d’autres « saccages » de ces stèles. «Pratiquement, dans chaque village il y a au moins une association. Si chacune d’elles agissait, les stèles seraient restaurées et préservées», poursuit la même personne. L’une de ces associations, «Tagmats» a tenté d’intervenir : «Nous avons discuté de ce problème avec les responsables locaux de l’exécutif précédent. Ils nous ont accordé un terrain pour l’érection d’une autre», nous avait déclaré son président, il y a plus d’une année. Force est de constater que le projet en est resté là.

Amar Ouramdane

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