Par S. Ait Hamouda
Saâdani a «démissionné», il a remis son tablier samedi, et c’est l’ère Djamel Ould Abbas qui s’ouvre. Quoi qu’il en soit, il présage, des interrogations sur les raisons qui motivent cette démission tonitruante. Est-ce un renoncement volontaire ou forcé? Là est la question que se posent les observateurs du FLN et de la situation politique dans le pays. Nonobstant, il reste à voir les raisons qui l’ont amené à quitter son poste, à se demander si cette «démission pour raison de santé», ses absences itératives des instances du parti FLN pour les mêmes causes, ou ses dernières déclarations abusives, à propos de l’ex chef des services de renseignements du pays et Belkhadem ont provoqué son remerciement. Il y a certainement du vrai dans toutes ces supputations. Mais dans tout cela l’avenir du FLN n’est pas menacé. Le FLN, le plus ancien parti de l’Algérie indépendante, la machine à fabriquer des hommes d’Etat, ne peut souffrir d’un départ d’un secrétaire général, peut-il être le plus compétent, le plus talentueux, le plus doté d’expertise et de pondération d’entre tous. Il en a vu des SG partir et d’autres venir sans jamais succomber ni reculer aux yeux des Algériens, ni à être classé dans le musée de l’histoire comme le souhaitaient de nombreux parmi eux. Le parti que Saâdani a quitté en tant que leader, mais pas jusque-là comme militant, ne peut mourir. Il reste et restera la plus grande formation politique, par ses militants et ses sympathisants. Laissons Saâdani à sa conscience, bonne ou mauvaise, ce n’est pas le propos, mais regardons ce qu’il en a fait du FLN, un conglomérat de tout venant de «militants» recrutés par clientélisme parmi les affairistes de tous poils. Il est vrai que Saâdani est un bricoleur politique qui a failli envoyer son parti dans l’au-delà au pire et dans le meilleur des cas à en faire un parti ordinaire. Cela écrit, l’apaisement semble l’emporter face aux turbulences, de mauvais alois, qu’il a instituées en se croyant tout permis. Celui qui le remplace, Djamel Ould Abbes, bien qu’ancien ministre de la santé commettait des écrits historiques sur la révolution, dans certains journaux. Il semble être en mesure de ramener les mécontents au bercail, d’autant qu’il a, lors de son investiture à la tête du parti, invité les pourfendeurs de son prédécesseur à revenir à de meilleurs sentiments et de reprendre leur place au parti. D’autant qu’il y a des échéances qui attendent le FLN en avril 2017.
S. A. H.