Plusieurs dizaines de travailleurs affiliés au SNATEGS ont observé, hier, un sit-in national de protestation, devant le siège de la SDC de Tizi-Ouzou.
C’est désormais une habitude, pour les syndicats quasiment tout corps confondu à travers le territoire national, de faire un pèlerinage à la ville des Genêts, pour faire valoir leurs revendications nationales. Une démarche qui n’a pas laissés indifférents les habitants de la wilaya, qui s’interrogent sur cette attitude «douteuse». Pour bon nombre d’entre eux «elle vise à déstabiliser la région qui a tant souffert dans le passé et qui a besoin de retrouver sa sérénité et son calme». Le SNATEGS, qui avait appelé initialement à une marche placée sous le signe de «la dignité», a donc été contraint de l’annuler, faute d’autorisation. «On a demandé une autorisation, il y a de cela deux jours, mais on n’a pas eu de réponse», a déclaré Nabil Drioueche, membre du bureau national du SNATEGS. Notons que les services de l’ordre ont procédé à des interpellations, notamment des membres du bureau national, et d’autres membres du syndicat. Tous ont été relâchés par la suite. C’est le cas de Kouafi Abdelkader, le secrétaire général du syndicat, qui a déclaré, juste après sa libération : «On nous a embarqués hier (avant-hier ndlr) à l’hôtel. On nous a posé des questions ordinaires d’identifications, d’autres sur notre présence dans la wilaya et sur le motif». «Nous ne pouvons pas marcher car on ne nous y a pas autorisés», a-t-il ajouté. Les présents dans la cour de la SDC, venus de 16 wilayas, dont Béjaïa, Ouargla, Boumerdès, Mila, Blida, Constantine, Jijel et Bouira… n’ont pas arrêté de scander : «Y en a marre de la Hogra», «Libertés syndicales»… «Déterminés», malgré la trajectoire inattendue, qu’a prise leur protestation, ils comptent, dira un représentant local du syndicat, «poursuivre la protestation jusqu’à satisfaction de nos revendications. Tizi-Ouzou n’est que la première escale». A propos du choix de la wilaya, les responsables du SNATEGS ont affirmé que 98% des travailleurs de la Sonelgaz sont des adhérents du syndicat dans la région. Au cœur des revendications de l’action d’hier, on citera «l’augmentation de la paie à 50%», «la liberté syndicale», «cesser les intimidations contre les syndicalistes et les travailleurs qui adhèrent au SNATEGS» et «ouverture du dialogue». «Les prochaines destinations des travailleurs de la Sonelgaz seront : demain (aujourd’hui ndlr), Béjaïa, et jeudi (demain ndlr), Alger. Nous obligerons Sonelgaz à s’asseoir autour d’une table pour un dialogue avec notre syndicat, nous y sommes déterminés… L’UGTA n’est aujourd’hui plus représentative des travailleurs de Sonelgaz», expliquera Mellal Raouf, le président du SNATEGS aussitôt relâché.
Kamela Haddoum.