Les deux sièges de sénateurs pour le Conseil de la nation qui seront attribués ce jeudi par le vote des grands électeurs, font monter la fièvre des partis politiques les briguant. Avec le boycott du parti de Hocine Aït Ahmed, la voie a été laissée ouverte pour exacerber la compétition et pousser aux alliances à très haut niveau. Le passage de Abdelaziz Belkhadem le week-end dernier à Tizi Ouzou face à son collège électoral, composé d’élus aux APC et APW au nombre de 136, a dévoilé l’appétit démesuré du FLN, lequel a lancé à tue-tête : “Nous ne sommes pas intéressés par une demi-victoire”, ce qui suppose que leur détermination serait de bénéficier de ces deux sièges. L’art et la manière n’ont pas été élucidés par le numéro 1 du FLN, ce qui a laissé entendre que le discours se voulait un chauffage à blanc des troupes. Mais aussi, cela est fait dans le but de renforcer la cohésion des rangs des élus du FLN, ne pas égarer les voix a fortiori que les candidature officielles du FLN en les personnes de Slimane Kerrouche et Ali Lanasri sont quelques part gênés par trois autres postulants du FLN, qui ont, à l’insu de la centrale procédé au dépôt de leurs candidatures au niveau de la DRAG, sans possibilité de retrait en dépit d’une déclaration écrite en retard que la réglementation en vigueur considère comme nulle et non avenue. Le risque à ce niveau est potentiel de voir une dispersion aussi petite soit-elle, des voix sachant aussi que lors des primaires, pas moins de 14 postulants FLN se sont présentés. Ce sont toutes ces raisons qui ont fait que l’armada des personnalités politiques de la centrale du FLN ont effectué le déplacement à Tizi Ouzou afin d’opérer un forcing et lever toutes les équivoques aux bénéfices de ses représentants officiels.Il ne cesse de parler d’un ralliement de beaucoup d’élus indépendants au nombre de 30 pour cautionner les candidatures du FLN à ce rendez-vous de jeudi.Comme il ressort aussi que des voix seront glanées ailleurs sans en préciser la provenance. La défaillance politique du FFS et du PT, peuvent ne pas signifier la défaillance de leurs élus respectifs allant jusqu’à ne pas obéir à l’injonction politique partisane. le RND pour sa part maintient les candidatures retenues lors des primaires tenues il y a de cela plus de 15 jours, M. Mokrane Slacel et Belhadj sont officiellement les candidats du RND, fort de 73 élus avec quelques indépendants pour appuyer le choix. L’option d’alliance FLN-RND revient avec insistance, mais jusqu’à présent aucune confirmation n’a été donnée, la chose est restée à l’état de rumeurs même si, hier à 17h, la rencontre qui s’est tenue au siège du FLN entre le triumvirat politique Ouyahia-Belkhadem-Aboudjerra Soltani, pour la passation de la présidence de l’alliance au profit du FLN pour une durée de trois mois, il est question d’aborder les sénatoriales entre Ouyahia et Belkhadem, et instruire les grands électeurs de Tizi Ouzou d’une feuille de route à respecter jeudi prochain.Il est bon de préciser que les deux sièges pour les sénatoriales n’auront pas la même mandature. Un siège aura trois années de mandature pour être renouvelé en 2009 et l’autre siège n’aura qu’une année de mandature qui sera renouvelée par tirage au sort en janvier 2007, ce siège remplacera celui de feu Ahmed Aït Ahmed du FFS.Le nœud gordien de toute alliance se situe à ce niveau, quel sera le parti qui acceptera une mandature d’une année ? Reviendra-t-il au parti qui a le moins d’élus, si alliance il y a entre le RND et le FLN ? Le plausible rapprochement entre le FLN et le RND formera un bloc d’élus au nombre de 209, plus les 30 indépendants qu’on donne pour acquis à cette option, ce qui fera un décompte de 240 sur 452 votants, la majorité absolue sera aisément atteinte, pour se partager les deux sièges.En attendant le jour J, les tractations vont bon train avec l’implication des états-majors.
Khaled Zahem
