à l’inverse des années précédentes, la population de la région de M’chedallah s’est fortement mobilisée cette année pour commémorer la date du déclenchement de la guerre de libération. En effet, après la visite du wali, qui a procédé à la baptisation de plusieurs établissement scolaires dans la commune de M’chedallah, c’est au tour de plusieurs villages d’organiser, hier mardi, plusieurs activités commémoratives dans leurs anciens villages à l’occasion du 1e novembre. Aux temps du colonialisme, ces villages ont été entièrement rasés durant les années 1950 et leurs habitants éparpillés dans plusieurs camps de concentration et centres de regroupement pour les isoler des groupes des fidayines. Ainsi, les habitants du village Ivelvaren, regroupés dans les camps de concentration de Vou-Aklane, a M’chedallah, se sont rendus en masse hier au niveau de leur ancien village pour se recueillir à la mémoire de leurs martyrs. Les citoyens ont d’abord commencé par un nettoyage du pourtour des stèles portant les noms de leurs martyrs, avant de procéder au dépôt des gerbes de fleurs. Sur place, plusieurs photos de martyrs ont été exposées et des personnes âgées, témoins de cette époque, ont tenus à prendre la parole pour donner un bref historique de ce qu’était ce village auparavant. Une cérémonie à laquelle ont pris part de nombreux Moudjahidines, venus de diverses communes de la daïra de M’chedallah, et les autorités locales. A signaler que ce village, rasé le 11 novembre 1957, compte 54 martyrs dont deux femmes : Demmouche Saada et son fils âgé d’une année, qui ont été déchiquetés par un obus lors d’un bombardement intensif du village et la martyre Ouarab Adidi, tombée au champ d’honneur en 1960 à Avaali dans la commune de M’chedallah. Après l’évacuation du village, cette région fut déclarée zone interdite par l’armée coloniale.
Le village mitoyen Ath Ali Outemim avait subi le même sort
Durant la même journée, les habitants du village d’Ath Ali Outemim ont organisé une cérémonie similaire dans leur ancien village, au carré des martyrs, en venant des quatre coins de la daïra où ils avaient été éparpillés, et parqués, à l’époque, dans des ghettos par les forces coloniales, notamment aux camps de concentration d’Ighrem et d’El Adjiba, à Zouzamen et Saharidj. Ath Ali Outemin avait été rasé les 14 novembre 1957. Ce village comptabilise 39 martyrs dont une femme Haddad Saada, qui avait bravé l’interdiction de se rendre dans ce village évacué, dans le temps. Elle y a été surprise, par les militaires français, en compagnie de 4 combattants de l’ALN en 1959, alors qu’elle s’y rendait pour reprendre contact avec les groupes de fidayines. Elle sera abattue sur le champ, au même titre que ses compagnons d’armes.
Oulaid Soualah
