Partout à travers les villages de la commune de M’Kira, les villageois n’affichent pas vraiment bonne mine en cette période où d’habitude, les travaux dans les oliveraies battent leur plein dans une ambiance chaleureuse. «Depuis trois années consécutives, nos oliviers n’avaient rien donné sur toute l’étendue de la partie haute de M’Kira. Nous avons vraiment espéré avoir une assez bonne récolte cette année, d’autant plus qu’au mois de mai la floraison était excellente», nous déclare un oléiculteur du village de Taramant, en ajoutant que, malheureusement, l’été a été trop chaud, ainsi que l’automne, ce qui a entrainé la perte d’une grande partie des fruits. «Déjà à la fin du mois de septembre, la plus grande partie des oliviers n’ont pas pu garder ses fruits qui s’étaient asséchés avant de tomber sur le sol», se lamente notre interlocuteur. Aussi, devant cette nouvelle situation désastreuse pour les villageois, et devant leur besoin en huile, il ne leur reste, pour ainsi dire, qu’à se suffire du strict minimum en ramassant les olives qui restent. «Normalement, en cette période d’avant l’olivaison, il est permis à tout le monde, notamment les plus pauvres qui n’ont aucun olivier, de se rendre dans les oliveraies pour ramasser les olives tombées à terre, que l’on appelle «Amdhour». Mais, maintenant, cela ne se fait plus et chaque famille se presse d’en ramasser le moindre fruit aussi rabougri soit-il !», nous déclare amèrement une femme âgée qui rentrait au village avec une petite corbeille. Au demeurant, et comme à l’accoutumée, les propriétaires des huileries se préparent déjà à entamer une nouvelle campagne oléicole tout en restant optimistes. «Bien évidemment, nous devons mettre nos machines en marche dès que les villageois nous rapportent leurs récoltes aussi modestes soient-elles. Nous travaillons également avec les autres régions qui nous entourent, comme Timizrit, Chabet ou Ait Yahia Moussa, et que beaucoup de citoyens de notre commune n’hésitent pas à se rendre dans d’autres wilayas, comme Bouira, Béjaïa ou Tipaza pour acheter de grandes quantités d’olives que l’on traite ici. Nous avons, aussi, remarqué que les olives de M’Kira ont un rendement beaucoup plus élevé que celles rapportées de l’extérieur», nous confie le propriétaire d’une nouvelle huilerie.
Essaid Mouas
