La majorité des enseignants de Boumerdès, tous paliers confondus, a favorablement répondu hier au mot d’ordre de grève lancé pour les journées des 19, 20 et 21 du mois courant par la Coordination intersyndicale des travailleurs de l’éducation.Les portails des différents établissements étaient ouverts à 8h ce dimanche. Mais en raison de ce débrayage, les élèves ont été aussitôt renvoyés chez eux. Déterminés à poursuivre leur action pour faire aboutir leurs principales revendications, à savoir l’augmentation des salaires, un statut particulier pour le fonctionnaire de l’éducation, la retraite à 100% et le droit à l’activité syndicale, les grévistes se sont regroupés à l’intérieur des établissements pédagogiques.“Vous voyez bien qu’à l’exception des enseignants contractuels ou vacataires, la plupart des professeurs sont en grève”, explique un représentant local du CNAPEST, enseignant au lycée de Zemmouri. En tant qu’employés permanents de l’éducation, poursuit-il, “il n’y pas d’autre alternative pour faire prévaloir nos doléances et l’intérêt de l’élève”. Dans certains lycées de Thenia et Béni Amrane, de nombreux professeurs ont répondu après un moment d’hésitation, qu’il y a toujours un moyen de rattraper le retard notamment pour les candidats aux épreuves du bac. En gros, les travailleurs de l’éducation se soucient plutôt de leur situation sociale qualifiée de “misérable”.“Les pouvoirs publics nous ont précipité sur le bas côté de la société”, résume une enseignante de français au chef-lieu de la wilaya de Boumerdès. Et “l’on veut réapproprier notre dignité en tant que citoyens”, enchaîne une de ses collègues. Et elle explique encore que si réellement les institutions étatiques avaient une considération pour les enseignants, elles n’auraient pas laissé s’effondrer leur pouvoir d’achat.Selon les estimations d’un représentant local de ladite coordination intersyndicale regroupant le CNAPEST, l’UNPEF et le SATEF, le mouvement de grève a été massivement suivi.En début d’après-midi, le taux annoncé variait entre 85 et 90% dans les différents établissements. Dans la matinée d’hier, le taux de suivi du débrayage n’était que de 35% au lycée Khaled-El Djazaïri de Boudouaou. Le même jour à 13h, des dizaines d’autres professeurs sont à leur tour entrés en grève. D’autres collèges comme ceux d’El Kerma et du centre-ville de Boumerdès ont, hier, adhéré pour la première fois au mot d’ordre de grève. Selon les chiffres communiqués par la Direction locale de l’éducation, le taux de participation tous paliers confondus à ladite grève n’a pas dépassé les 33%. Les élèves ont montré cependant ici et là des signes d’inquiétude. “J’essaierai au moins d’élaborer un programme de révision de mes cours durant ces trois longs jours de paralysie de mon lycée”, nous confie une candidate au bac lettres au lycée Droui de Boumerdès.
Salim Haddou