La «bourse» locale de la sardine a amorcé un revirement à 380° à El Kseur.
En effet, en l’espace d’une dizaine de jours seulement, le prix de ce poisson pélagique a enregistré une embardée spectaculaire, pour narguer le chaland du haut de ses 700 da le kilo. Et dire qu’il y a seulement quelques semaines, ce produit carné ne valait pas plus de 250 da. Comment expliquer ce renchérissement, aussi subit qu’invraisemblable, qui frappe une denrée à large consommation, dont se sustente notamment la ménagère à petite bourse. Pour tenter de comprendre, nous avons pris langue avec un mareyeur intervenant depuis une dizaine d’années dans la filière. Comme on pouvait sans doute s’y attendre, notre interlocuteur a mis en avant le sacro-saint principe de l’offre et de la demande, comme étant le seul et unique facteur déterminant l’évolution des cours. «Cette loi, car c’en est une, échappe à notre volonté, et parfois même, à notre intelligence. Il y a, du fait de l’aléa climatique, un effondrement du volume des prises de la sardine et du poisson de façon générale. Cela a induit une forte pression sur la demande, laquelle est restée stable. A l’arrivée, il y a une large différence entre les besoins exprimés et l’offre disponible et, partant un raffermissement des prix», souligne-t-il. Une lecture quasi analogue a été donnée par un marchand de poisson de la ville d’El Kseur pour qui, la cherté de ce poisson pélagique n’est que le symptôme d’un profond déséquilibre grevant le marché. «Tout ce qui est rare est cher ; l’inverse est tout aussi vrai. Je puis vous dire que nous sommes les premiers à être surpris par cette flambée et même à en faire les frais, car les ventes sont d’autant moins importantes que les prix sont élevés», dispose-t-il. Peu ou prou convaincu par les allégations des uns et des autres, le pauvre consommateur découvre effaré que ce fruit de la mer garnissant son ordinaire, n’est plus dans ses cordes. Il doit se résoudre à en faire le deuil, aussi longtemps qu’il demeurera inaccessible. «On a déjà rayé de la liste la viande rouge, dont les tarifs sont devenus exorbitants. Désormais, on doit s’astreindre à une diète encore plus sévère», lâche, tombé des nues, un père de famille.
N Maouche