L’ire de Bouderbali face au “record des retards”

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Le wali de Tizi-Ouzou, Mohamed Bouderbali, était hier en visite dans la daïra d’Iferhounène.

Accompagné d’une importante délégation, dont des élus à leur tête le P/APW, M. Klalèche, et des directeurs d’exécutif, M. Bouderbali a eu à inspecter plusieurs projets en cours de réalisation à travers les trois communes qui composent la circonscription (Iferhounene, Illilten et Imsouhal). Toutefois, sur la route d’Illilten, des citoyens, visiblement toujours remontés à cause du problème d’eau (voir nos précédentes éditions), avaient bloqué le chemin avec différents objets et des pneus incendiés. Ce qui a poussé le cortège à éviter cette direction et à faire sauter cette escale de la visite. Les projets inscrits dans le programme de la visite, à savoir ceux de la bibliothèque communale, de la polyclinique et du stade communal, devront encore attendre… Lors du point de presse qu’il a improvisé sur place, le wali déplorera : «Le comportement de certains citoyens ne nous a pas permis de visiter la commune d’Illilten. Nous ne voulions pas accentuer le problème. La visite se fera une autre fois. Toutefois, les citoyens doivent savoir une chose : l’eau est la propriété de la collectivité et de l’Etat, elle ne peut être la propriété d’une personne ou d’un village. Ce problème, on peut le régler, pour peu que l’on fasse des concessions et qu’on agisse avec sagesse. La solidarité inter-villages et inter-wilayas doit primer. Nous avons déjà reçu les villageois de Tifilkout et nous recevrons dans les prochains jours le reste des villageois. Nous n’avons aucun autre choix que celui de trouver un terrain d’entente qui renforcera l’amitié, la fraternité et la concorde. Cette situation, je ne l’ai vue nulle part ailleurs. Les villageois doivent s’entendre quant à la répartition de cette ressource, ou à défaut laisser l’Etat se charger de sa répartition».

Une catastrophe nommée… logement

Après s’être recueillis à la mémoire des chouhadas et avoir visité le musée du chahid d’Iferhounene, le wali et la délégation ont entamé leur périple à partir du projet portant réalisation d’une décharge intercommunale. Un projet inscrit en 2011, pour une enveloppe financière de 390 millions de dinars. Le taux d’avancement est actuellement de 50%. Le maire insistera sur la non-faisabilité de ce projet puisque situé dans un lieu accidenté et difficilement accessible. Le wali verra lui la chose d’un autre angle et rétorquera sèchement: «Ce projet est certes difficile à réaliser, mais nous n’avons aucun autre choix puisque nous avons déjà dépensé beaucoup d’argent et réalisé la moitie du chantier. On ne peut pas reculer maintenant. Il faut poursuivre les travaux et mener à terme ce projet». Le stade communal, à l’arrêt, à cause d’une opposition, a également fait l’objet d’une escale du wali, ainsi que la sûreté urbaine et les 8 logements. Le taux d’avancement avoisine les 20%. Pour ce qui est des 8 logements, l’assiette ciblée connait un énorme glissement de terrain et il faudra trouver une autre parcelle pour leur construction. Bouderbali avertira : «Il ne faut plus tomber dans les travers du choix de terrain. Il faut apprendre à travailler ensemble. Ca ne coute rien de s’asseoir autour d’une table pour discuter et aborder toutes les contraintes et les régler ensemble. Dorénavant, il faut que toutes les parties concernées se concertent : les directeurs de l’exécutif, l’APC, le bureau d’étude, le laboratoire et les entreprises». A l’adresse du directeur du logement, le wali dira : «Il n’y a aucun intérêt à endosser tout seul la responsabilité. Il faut impliquer tous les concernés». L’ire du wali a notamment été provoquée par le projet de 20+16 logements, un chantier lancé en 1990 et qui peine encore aujourd’hui à atteindre le taux de 50%. «Vous avez simplement battu le record des retards. C’est inadmissible», lancera M. Bouderbali. Concernant l’autre projet CNEP/APC, comportant 24 logements, ceux-ci ont été construits en 1992 et distribués, mais ils sont toujours inoccupés ! Le toit, les plafonds, la boiserie, la peinture externe et interne, tout est à refaire. L’assainissement et les colonnes montantes n’ont pas été réalisés. Certains murs de séparation oscillent au gré du vent ! C’est tout bonnement incroyable. «Le logement, c’est une catastrophe. Comment arriver à résoudre la crise de logement si en 16 ans, on n’arrive pas à finaliser quelques unités ? Nous avons prévu dans le programme de la prochaine session de l’APW le secteur du logement. Nous mettrons chacun devant ses responsabilités», dira le P/APW. Pour sa part, le wali reconnaitra : «Par ici, le problème du logement est plus complexe. Nous allons discuter avec toutes les parties concernées et essayer de trouver des solutions à toutes ces contraintes qui bloquent la concrétisation de ces logements». Enfin, la seule bonne note à Iferhounène, c’est la mise en service du réseau de gaz au profit de 269 foyers à Aït Atsou et 299 à Tirourda. Un véritable exploit.

Le gaz en service à Tirourda

Au niveau de la commune d’Imsouhal, c’est le projet portant réalisation d’un lycée de catégorie 800/200 qui a été inspecté. Les travaux ont été lancés en août 2013 pour un délai de réalisation de 18 mois. L’autorisation de programme est de l’ordre de 508 millions de dinars. Les blocs pédagogique et administratif sont à 70% d’avancement. Le bloc des logements est au stade d’évaluation des offres. La salle de sport et le restaurant scolaire sont actuellement à l’arrêt. Le contrat avec l’entreprise en charge de les réaliser a été résilié. «Une autre entreprise sera rapidement engagée», informera le directeur des équipements publics. Le maire insistera sur l’achèvement de ce lycée dès la prochaine rentrée des classes : «Il nous faut ce lycée pour la rentrée 2017/2018, car rien que pour le ramassage scolaire, la commune dépense 5 millions de dinars». Le wali sautera sur l’occasion pour conseiller «d’orienter cette dépense vers le revêtement de la route vers l’établissement». L’autre projet concerne la transformation d’un hangar communal en salle de sport. Un projet en bonne voie qui sera normalement réceptionné en décembre prochain. Les deux terrains matico prévus nécessitent eux une rallonge financière de 18 millions de dinars. La dernière escale du wali fut la station de refoulement d’AEP de Oued Romane. Une station qui ne répond plus à la demande. Le directeur de l’hydraulique indiquera à ce sujet : «Cette station ne satisfait plus la demande, notamment en été et en période de sécheresse. Nous accentuons actuellement nos efforts sur la réalisation de captages et de fontaines même pour des petits groupes d’habitions. Le maire sollicitera ensuite le wali pour la prise en charge de la route qui est complètement dégradée et trop étroite. M. Bouderbali lui promettra : «Nous la prendrons en charge soit en totalité soit par tranches».

Hocine Taib

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