La lecture au-delà des salons !

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Par Sadek Aït Hamouda

La lecture en Algérie est-elle en évolution ou en régression ? Lit-on dans son lit pour faire venir le sommeil, dans le bus ou le métro pour passer le temps, ou ne lit-on pas du tout ? S’il y a des gens qui écrivent des livres, peu importe le niveau, c’est qu’il y a ceux qui les lisent. Partager un moment d’évasion, de rêve ou de livraison pour un moment de studieuses lectures, est important. «Une heure de lecture est le souverain remède contre les dégoûts de la vie». Montesquieu aura-t-il raison, l’auteur de «De l’esprit des lois», de cette assertion qu’on voit un tant soit peu décalée par rapport à toute son œuvre, si profonde, si éclairante et pleine de connaissance soit-elle ? Nos populations scolaires et universitaires lisent peu ou prou, là n’est pas la question, la question est dans le geste paisible et tranquille de parcourir un livre, bon ou mauvais. Il reste cependant que le livre a bonne presse chez nous. Les foires, les salons, les journées dédiées au livre sont nombreuses. Mais il n’empêche que malgré le monde qui les fréquente, combien sont ils à parcourir les ouvrages achetés ? Peu nombreux certes, il y a des gens qui achètent des livres sans y jeter même pas un œil. Où réside la faute, chez l’enseignant qui a d’autres problèmes à résoudre et auquel on n’a pas appris à lire, dans la famille qui a d’autres préoccupations que de s’intéresser à ce que lisent ses enfants ou dans la société où parler de livres revient à faire de la fiction ? En résumé, tout le monde est responsable de cette lamentable situation. Il n’est pas nécessaire de sortir de polytechnique pour savoir que lire n’est pas indispensable pour être au diapason de son époque, mais impératif pour ne pas être en déphasage par rapport à celle-ci. Comment dans le pays de Kateb Yacine, de Mammeri, de Malek Haddad, d’Azzegagh, de Feraoun, de Djaout, de Djamal Amrani et de tant d’autres écrivains de talent, on ne puisse pas lire ? On nous dira que les livres sont excessivement chers. Voilà le mot couperet qui vous coupe la moindre expression. Lire est aussi important que nécessaire et plus utile à notre éducation, à notre place dans la société, à notre citoyenneté.

S. A..H.

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