Les ZAC, les égouts et la zéolite…

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Le wali de Béjaïa a organisé, vendredi dernier à l’auditorium d’Amizour, une rencontre avec les investisseurs des communes du centre de la wilaya.

Il y avait environ 150 investisseurs réunis pour exposer leurs doléances. «J’ai réuni les investisseurs de la wilaya pour écouter en toute sincérité et lucidité leurs doléances», a-t-il déclaré au début des travaux. Un large tour d’horizon de la situation des ZAC a été fait aussi bien par le wali, les directeurs de wilaya que par nombre d’investisseurs. M. Ouled Salah Zitouni a demandé à ces derniers de s’organiser et de désigner des interlocuteurs pour mieux traiter les problèmes posés. Commençant par la zone d’activités de Mélakou à Seddouk, il a été rappelé que cette ZAC a été créée en 2013, mais demeure sans viabilisation. «J’ai ordonné à l’agence foncière d’élaborer le permis de lotir. L’Etat n’est pas en mesure de prendre en charge la viabilisation», a déclaré le wali. Ce dernier a encouragé les responsables et les usagers des zones d’activité de s’inspirer de ce qui se passe à Sétif. «Ce sont les investisseurs qui ont pris en charge la viabilisation de leur zone d’activité», a-t-il déclaré. M. Ould Ali, directeur du développement à Ardis, a annoncé un projet de réalisation, quelque part à Béjaïa, d’un centre commercial et d’un hôtel Hilton. La zone d’activité de Melakou compte onze investisseurs et Seddouk dispose d’une autre ZAC.

Investisseurs d’Adekar

La commune d’Adekar, située sur les hauteurs, au Sud-ouest du chef-lieu de wilaya, dispose d’une zone d’activité de quatre hectares qui compte quarante-trois investisseurs. La ZAC n’est toujours pas viabilisée. Le wali a manifesté son indignation. Intervenant à la suite de l’exposé présenté sur la situation de cet espace économique et commercial, il a annoncé qu’il avait ordonné l’assainissement de la situation du foncier. «Il faut retirer l’autorisation d’exercer dans les ZAC à tout investisseur qui ne réalise pas le projet pour lequel il a demandé à bénéficier d’un lot au sein de la ZAC», insistera-t-il. Il a annoncé également qu’il annulerait les attributions abusives et même les actes de propriété de ceux qui ont été régularisés sans réaliser leur projet. Plusieurs investisseurs ont soulevé le problème de la disponibilité du ciment pour parachever les constructions en cours. «Les chefs de daïras doivent se rendre chez les investisseurs et régler le problème du ciment et me communiquer les besoins réels. Nous allons entrer en contact avec les cimenteries d’Ain Lekbira, de M’Sila et de Sour El Ghozlane. La Sodismac de Béjaïa n’arrive pas à satisfaire les besoins de la région», a déclaré le wali de Béjaïa. Le président de l’APC d’Adekar a rappelé que cette ZAC existe depuis 1986, mais souffre encore de problèmes administratifs, retardant ainsi la réalisation complète des projets des investisseurs. Ouled Salah Zitouni s’est engagé à prendre en charge ce problème également.

Un seul investisseur à Akfadou

Avançant dans son examen de la situation, le wali a abordé celle de la ZAC d’Akfadou, dans laquelle il n’y a qu’un seul investisseur. Il active dans la production d’eau minérale en exploitant une source locale, mais son dossier semble rencontrer des blocages au niveau du ministère des Ressources en eau malgré son obtention de toutes les autorisations nécessaires. M. Ouled Salah Zitouni s’est donc engagé à prendre attache avec ledit ministère pour débloquer la situation.

El-Kseur se taille la part du lion

Il y a plus de 150 investisseurs dans la première ZAC d’El Kseur et plus d’une quarantaine dans la deuxième. Située au bord de la principale route qui mène vers l’ouest, Alger entre autres, cette commune n’est qu’à quelques encablures de la ville de Béjaïa, de son port et de son aéroport, ce qui fait que les investisseurs sont nombreux à y activer. Le président de l’Association des investisseurs soulève pourtant le problème de l’eau et celui de l’accessibilité aux deux autres îlots jouxtant la deuxième ZAC. M. Allouache pose le problème de l’inexistence d’un arrêt de bus pour permettre aux travailleurs de descendre à proximité de leur lieu de travail, particulièrement pour les femmes. Qu’à cela ne tienne, Ouled Salah Zitouni a demandé sur le champ qu’on lui présente une demande et il s’engage à donner l’autorisation de construction d’un abribus, mais aux frais des investisseurs eux-mêmes et ce, après vérifications d’usage. Puis vint le problème de la disponibilité de la main-d’œuvre. «Il y a pénurie de main-d’œuvre en général et de qualifiée en particulier». Les investisseurs en manque de travailleurs ont donc été invités à se rapprocher du directeur de la formation professionnelle et du recteur de l’université de Béjaïa pour prendre en charge cette question. Le DFEP a annoncé l’ouverture dès ce dimanche d’un nouveau dispositif permettant aux entreprises de former leurs employés sur des programmes spécifiques». Faisant une pause dans le tour des zones d’activités, le wali a laissé libre cours à son ressentiment à l’égard d’un comportement condamnable signalé par toute la population. Il s’agit de celui de l’environnement. «L’environnement constitue pour moi un véritable cauchemar». D’autres investisseurs ont posé le problème de l’éclairage public dans les zones d’activités. «Les abords des ZAC se transforment dès 17 heures en véritables débits de boissons avec tout ce que cela suppose comme problèmes de violence», a déclaré l’un d’eux. Un autre encore a soulevé la question de l’indisponibilité d’aires de stockage. «Depuis 2007, il y a des dossiers non encore régularisés», a ajouté un autre. Visiblement excédé par la situation, Ouled Salah Zitouni a annoncé qu’il allait bientôt y avoir un changement à la direction des domaines.

Fenaia et Toudja souffrent

à la commune de Fenaia, la zone d’activités regroupe plus d’une quarantaine d’investisseurs mais elle souffre de problèmes d’électricité et d’alimentation en eau. Cependant, depuis le mois d’août dernier, la zone a bénéficié de nouveaux projets censés arranger sa situation. Pour la ZAC de Toudja, les autorités ont engagé dix affaires en justice en vue de récupérer les lots attribués à des investisseurs, mais non exploités. Cependant, il y a un investisseur dont l’activité emploi 80 personnes. Sa demande d’extension n’a pas reçu de suite. Huit autres ont effectivement réalisé leurs projets et sont en attente du démarrage de leurs exploitations. Un problème s’est toutefois posé concernant un cahier des charges jugé par le wali caduc. Il a demandé au responsable concerné de lui faire une proposition d’un arrêté d’annulation dudit cahier des charges, en vue de débloquer l’investissement dans la commune.

Quarante kilomètres d’égouts à ciel ouvert

Entre deux projets examinés, le wali fait une intrusion dans des sujets parallèles. L’occasion lui a donc été donnée de rappeler que la wilaya de Béjaïa compte quarante kilomètres d’égouts à ciel ouvert. «J’ai honte quand je reçois des visiteurs». La question de l’environnement taraude le wali qui n’en rate pas une pour rappeler l’urgence que présente la situation des déchets ménagers, de l’assainissement et de l’environnement. Mais dans tous les projets présentés, il n’y a pas un seul investisseur qui semble avoir engagé des projets dans le domaine de l’environnement.

Ifri Ouzellaguen, endroit historique

Quand on visite la commune d’Ouzellaguen, on est parfois intrigué par les ordures qui s’entassent à même les rues. Les lieux ne deviennent propres qu’à l’approche du lieu historique du déroulement du Congrès de la Soummam en 1956. Cette commune dispose d’une zone d’activité de 3,6 hectares, exploitée par sept investisseurs, dont deux seulement sont en activité. Quatre autres sont bloqués, incapables de réaliser leurs projets à cause d’un stade de football qui occupe les lieux. «Les jeunes ont besoin d’espaces récréatifs», a annoncé le wali. Il a donc instruit le nouveau chef de daïra de trouver une solution à ce problème, à savoir, déplacer le stade vers un lieu adéquat pour permettre aux entreprises de s’installer dans la ZAC. La limonaderie Hamoud Boualem s’est installée dans la région pour exploiter une source d’eau, mais elle rencontre des problèmes d’électricité, d’absence de lignes ADSL et d’insécurité à partir de 17 heures.

Une décharge à proximité d’une ZAC

Même si c’est loin d’être suffisant, au vu des besoins de la commune et de ses potentialités de développement, la zone d’activité, existant depuis des lustres et bloquée pour des questions mineures, vient d’être débloquée et bénéficie à treize investisseurs. Les dossiers ont tous été régularisés, mais les entreprises installées sur place réclament le déplacement de la décharge publique installée à proximité de la ZAC. Pour la commune de Timezrit, il y a un problème avec quatre investisseurs sur dix-neuf installés dans la ZAC. La justice a été saisie pour non entame des travaux. Mais le P/APC n’était pas d’accord avec les chiffres avancés. «Notre commune dispose de vingt-sept projets et non de dix-neuf», a-t-il annoncé. Ce qui n’a pas manqué de mettre en colère le wali qui a vertement sermonné son directeur qu’il a accusé de ne pas maîtriser ses dossiers et de ne même pas connaître les bons chiffres.

Gisement exceptionnel de zéolite

En fin de réunion, le wali de Béjaïa a tenu à présenter à l’assistance un projet d’une ampleur exceptionnelle qui, selon lui, va devenir le moteur du développement de toute la wilaya, avec une promesse de débordement sur l’ensemble du pays. Un médecin sportif a investi dans l’exploitation d’un gisement d’une pierre exceptionnelle, appelée Zéolite. Cette pierre est rare, et sa demande sur le marché international est très forte. A titre d’exemple, elle est utilisée pour la décontamination du site de Fukushima au Japon. Cette pierre est disponible en grande quantité à Remila et son exploitation pourrait durer une trentaine d’années. L’entreprise a donc racheté les équipements de la défunte Socerca d’Amizour et compte commencer l’exploitation du gisement d’une capacité de cent mille tonnes par an. Elle demande une concession sur le site et la possibilité d’attribution de terrain à proximité de la carrière. Cette pierre, en plus du calcium et du souffre également trouvés sur place, peut servir dans plusieurs domaines : agriculture, industrie, santé… Tout le monde s’est montré à la fois étonné et satisfait. Il y a également le site de Zinc et de plomb découvert à Amizour-Tala Hamza dont l’exploitation tarde à commencer. Béjaïa regorge également d’une importante autre ressource, l’aluminium.

N. Si Yani

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