La DJS et la DSP accablées

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Le wali de Tizi-Ouzou, Mohamed Bouderbali, poursuit ses périples à travers les daïras de la wilaya. Avant-hier, il était à Ath Yenni où il s’est enquis de l’avancement des projets en cours et des manques soulevés par les élus et la population.

S’exprimant sur le bilan de sa visite du jour, Mohamed Bouderbali dira: «Les priorités de la wilaya de Tizi-Ouzou et de sa population sont connues. Il s’agit de l’AEP, du gaz, du réseau routier, des structures de jeunesse, du logement et de l’emploi.

Pour le gaz, il faut reconnaître qu’à travers la wilaya, la situation est encourageante, grâce aux efforts déployés et au budget investi par l’Etat. à Ath Yenni, ce n’est malheureusement pas le cas à cause particulièrement de certaines entreprises défaillantes.

Nous ferons en sorte de redynamiser les travaux en vue de faire parvenir le gaz pour tous. Ce sera aussi le cas pour l’alimentation en eau potable, nous avons vu des villages ou l’eau se fait rare, nous ferons aussi des efforts pour assurer une bonne distribution de cette denrée rare et précieuse.

Concernant les structures de jeunes et les écoles, nous nous défendrons pour obtenir l’inscription de nouveaux projets là où c’est vraiment nécessaire. Dans le secteur du logement, la wilaya a bénéficié d’un programme consistant et inchallah, en 2017, nous aurons un quota important pour satisfaire la forte demande. Mais toujours est-il que nous devons finaliser les projets déjà inscrits».

Questionné à propos de la situation chaotique de l’EPSP Ouacifs, le wali déplorera : «Dans le secteur de la santé, un secteur stratégique, il y a des insuffisances. Le cas de l’EPSP d’Ouacifs est particulier. Le problème est créé par les travailleurs eux-mêmes.

L’EPSP a été bloqué pendant 8 mois avec toutes les conséquences qui en ont découlé. Il est quand même dommage de nommer un DSP comme intérimaire. Les gens doivent faire des concessions pour remettre de l’ordre dans cet établissement».

Au sujet de l’investissement, Bouderbali appellera : «Il est primordial de favoriser la création de micro-zones d’activité, même si le manque de foncier pose problème. Il faut exploiter la moindre parcelle, c’est l’unique solution pour créer de la richesse et des emplois, car cela encouragera la population à se maintenir en place.

J’appellerai aussi à mettre un terme aux conflits et aux oppositions, il faut à tout prix privilégier l’intérêt général au lieu de l’intérêt personnel et partisan».

Au sujet de l’application de la loi dans le règlement des conflits et des oppositions farouches, le wali indiquera : «Nous sommes partisans du dialogue, nous n’avons pas le choix pour avancer dans la quiétude. Il faut un dialogue avec la société civile, les élus, la daïra et avec la wilaya. Maintenant si cela n’aboutit pas, nous n’aurons d’autres choix que celui d’appliquer la loi. On ne peut pas tolérer qu’un seul citoyen bloque tout un village ou toute une commune».

Ath Yenni, 2 villages seulement sur 7 alimentés en gaz naturel

L’arrivée du wali et de sa délégation à Ath Yenni a été marquée par la présence de citoyens déployant des pancartes sur lesquelles était écrit : «Du gaz pour tous». Nous apprendrons en effet que plusieurs villages ne sont toujours pas alimentés en gaz.

« A Ath Yenni, le gaz de ville est très en retard. Dans cette région où la rudesse de l’hiver est bien connue, nous grelotons encore de froid et nous nous démenons toujours pour obtenir la moindre bobonne de gaz butane chère et surtout rare en hiver. Aux villages d’Ath Lakhla, Tigzirt, Tansawt, Taourirt, Timzarine et Iguer Aissi, les travaux sont à l’arrêt. Il paraît que les entreprises ne sont pas payées. Nous demandons au wali de faire le nécessaire pour relancer les travaux et nous faire parvenir ce combustible rapidement », dira un habitant.

A signaler que la mise en service du gaz au profit d’une partie du centre-ville, inscrite dans le programme de la visite du wali, n’a finalement pas eu lieu. Par ailleurs, le maire exposera au wali un projet portant la création d’une mini-zone d’activité qui concernera l’artisanat et le tourisme.

Après la visite de la maison des jeunes et de la polyclinique, le wali a posé la première pierre pour la réalisation d’une salle de sport. Un projet inscrit en novembre dernier pour une autorisation de programme de 200 000 000 DA. Le délai de réalisation est de 15 mois.

«C’est l’un des rares projets inscrits à l’échelle nationale en 2016», révélera le wali. Dans la commune de Yatafene, la délégation visitera le siège de l’APC, la polyclinique et le projet portant réalisation de 26 logements LPL entrant dans le programme de 2010/2014.

Le taux d’avancement des logements est de 20% et celui des VRD n’est que de 7%. « Il faut rattraper ce retard. Il n’y a que 26 logements, mais n’oublions pas que ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières », fera remarquer Bouderbali.

Iboudraren, le maire dit ce qu’il avait sur le coeur

Au niveau de la commune d’Iboudraren, le maire dressera un tableau noir de la situation qui prévaut dans sa commune.

Il ne manquera pas d’accabler la direction de la jeunesse et du sport ainsi que celle de la santé publique: «Dans notre commune, rien n’a été fait par la DJS. Nos réclamation et nos doléances auprès de cette direction sont restées lettres mortes. C’est la même chose, hélas, avec la direction de la santé publique», tonnera le maire.

Au niveau du stade dit communal, il n’y a en effet qu’une simple aire de jeux, sans vestiaires, sans éclairage et sans tribunes. «Le dossier de mise à niveau a été déposé au niveau de la DJS en 2009», indiquera le maire.

La mise à niveau de ce stade exige 70 millions de dinars et l’argent manque. La salle polyvalente, la bibliothèque communale en attente d’équipements ont également été visitées.

Un autre point noir : le logement. Une douzaine d’unités sont en construction depuis plusieurs années, des logements CNEP/APC.

Le chantier est abandonné ! Le wali ne put contenir sa colère : «Il est anormal que l’on abandonne une douzaine de logements à l’état de carcasses. Il faut rapidement trouver une solution et les achever. Il faut vite assainir leur situation et établir une décision de transfert pour les terminer», instruira Bouderbali.

Toujours au chef-lieu d’Iboudraren, un projet portant construction d’une cantine scolaire nécessite une rallonge de 5,3 millions de dinars.

Une première rallonge de 1,65 millions de dinars a déjà été accordée. Une 2e rallonge a également été débloquée, elle est de l’ordre de 2,5 millions de dinars. Les travaux seront relancés incessamment.

L’eau du barrage de Taksebt vient d’Ath Ouacif, mais…

Dans la commune d’Ouacifs, la première escale eut lieu au niveau du projet portant réalisation de 50 logements LPL entrant dans le programme de 2011. Déjà 5 ans ! L’ODS n’a été délivré qu’en novembre 2013, pour un délai de 25 mois.

Au niveau du premier bloc de 30 logements, les travaux ont atteint un taux de 45%. Les 20 autres logements ne sont toujours pas lancés. Pourquoi ? C’est simple, il y a opposition ! Au CEM Bouabderrahmane, c’est la désolation.

Un collège pratiquement en ruine. L’inscription d’un nouveau collège est une urgence. L’établissement est dégradé et présente un danger sûr. Un bloc de 4 salles de classes est déjà fermé, les logements sont tous fissurés. La moindre secousse sismique peut provoquer l’irréparable. Précisons qu’une école primaire existe juste en amont.

Toutefois, le secteur qui suscite le plus de regret notamment chez les citoyens et les élus d’Ouacif, c’est la rareté de l’eau potable.

«Il est inadmissible que l’eau du barrage de Taksebt vienne d’Ath Ouacif et que notre population ait toujours soif. Notre espoir repose sur votre visite M. le wali, nous espérons que l’été prochain nous aurons enfin suffisamment d’eau», dira le maire.

On indiquera que le projet de renforcement de l’AEP est toujours en cours et qu’il sera opérationnel bien avant l’été prochain.

«Il ne reste plus qu’à construire la station de pompage et le projet sera fin prêt. Je voudrais demander à la population de mettre un terme aux oppositions. Nous sommes actuellement en train de payer les erreurs de nos aînés. Faisons en sorte que nos enfants n’aient pas à payer les nôtres», dira M. Berzoug, le directeur de l’ADE.

A l’EPSP de Ouacif, la situation n’a pas évolué d’un iota. Le conflit perdure. L’EPSP est toujours sans directeur, c’est le DSP qui a été chargé d’assurer l’intérim dans l’espoir de redresser la situation. Mais apparemment, la situation n’a pas évolué.

Depuis la découverte du lot de médicaments non inventorié à la polyclinique des Ouadhias, le conflit s’est accentué. Les deux responsables concernés ont été traduits en justice par l’ex-directeur. Les travailleurs se sont scindés en deux groupes.

L’un soutient le directeur Ammarkhodja Nasser Eddine et l’autre demande son départ. Les grèves, des uns puis des autres, se sont multipliées. Les travailleurs n’ont pas été payés et plusieurs structures sont fermées. C’est la population qui continue d’en payer le prix.

L’ex-wali avait dû désigner le DSP pour prendre les commandes et aplanir les difficultés. A présent, les deux éléments suspendus à Ouadhias sont réintégrés. Le directeur, Nasser Eddine Ammarkhodja, a été poussé à déposer son dossier de retraite.

L’escale suivante du wali fut Aït Boumehdi. C’est l’école primaire du village qui a été inspectée en premier. Le bloc des salles de classe est déjà opérationnel, la cantine est en cours de construction.

Les citoyens n’ont pas manqué d’interpeller le wali sur les multiples manques qui leur rendent la vie difficile, notamment le gaz de ville. Le wali les rassurera : «Bien que nos moyens ne sont plus ce qu’ils étaient, nous vous accompagnerons pour la prise en charge de vos doléances, progressivement».

Après la visite de la placette El Hammam, la délégation mit le cap sur le nouveau collège base 5 que la population souhaite transformer en lycée.

Puis ce fut le projet des 80 logements sociaux dont les travaux ont démarré en décembre 2014 pour un délai de 26 mois.

Le premier lot de 40 logements a atteint le taux de 45%, le second lot n’est qu’à 25%.

Compte rendu de Hocine T

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