La cueillette des olives bat son plein dans toutes les communes relevant de la daïra de Draâ El-Mizan. Même si l'on parle d'une saison peu abondante, il n'en demeure pas moins que les oléiculteurs ne gâchent aucun fruit, surtout que le prix de l'huile ne fait que flamber.
Certes, déjà certaines huileries ont mis en marche leurs machines, mais du côté des services des urgences de l’hôpital Krim Belkacem, des dizaines de blessés sont déjà soignées. « Nous avons reçu de nombreuses personnes tombées des oliviers non seulement de la région mais aussi des autres localités de la wilaya et des wilayas limitrophes, à savoir Bouira et Boumerdès », nous confiera une source proche des services des urgences. Et de poursuivre: « ce sont des fractures au niveau des membres inférieurs et supérieurs du corps. Généralement, ce sont des personnes âgées notamment des vieilles femmes. Pour le moment, fort heureusement, aucun décès n’est enregistré et Dieu merci ». Effectivement, nous avons appris que presque dans tous les villages, il y a au moins une personne victime au cours de la cueillette. « Dans notre commune, il y a déjà plus d’une dizaine de blessés », nous dira un habitant de Frikat. La vigilance est recommandée en ces moments où les ondées matinales couvrent les troncs des arbres. « Monter sur un olivier demande beaucoup de dextérité. Ce n’est pas donné à n’importe qui de gauler les oliviers. Les oléiculteurs devront éviter de grimper les arbres lorsque ceux-ci sont imbibés de gouttelettes d’eau. Ils risquent de glisser. Il faut s’armer d’une technique avérée en matière de gaulage », nous expliquera un vieux du village d’Ath Ali sur les hauteurs du chef-lieu de Frikat. D’ailleurs, notons-le, le service des urgences de l’EPH ne désemplit pas parce que soigner ces cas demande beaucoup de temps et de moyens. « Notre hôpital est le deuxième après le CHU Nedir Mohamed en matière d’urgences médicales. Nous recevons plus de 100 000 (cent mille) patients par an. Ils viennent même de Bouira et de Boumerdès sans compter bien sûr ceux du versant sud de la wilaya. Nous ne recourons à des évacuations que lorsque les cas ne peuvent être pris en charge par nos services », nous répondra le directeur de cet EPH de 240 lits qui rassure les citoyens de la région que cette structure hospitalière fonctionne comme il se doit en dépit du manque notamment de personnel. « Tous nos services sont fonctionnels. Nous avons deux salles d’opération qui s’occupent de toutes les urgences. Nous arrivons même à procéder à six césariennes par jour », conclura-t-il. La saison oléicole n’est pas encore terminée, la vigilance est de mise pour éviter des handicaps à vie.
Amar Ouramdane