Le secrétaire général du RND a exprimé, hier à Alger, les positions de son parti par rapport à plusieurs questions liées à l’actualité économique, politique et sociale du pays.
Sur le volet économique, M. Ouyahia a réitéré son refus catégorique de recourir à l’endettement extérieur qui, selon lui, aura des conséquences très graves sur l’économie nationale. «La loi de finances affiche un déficit budgétaire de 1200 milliards de dinars. Si on va recourir à l’endettement extérieur pour combler ce déficit, on aura besoin de 10 milliards de dollars en 2017, et plus dans l’avenir. À ce moment-là on ne pourra pas s’en sortir et c’est le peuple qui paiera les conséquences», a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse tenue, hier, au siège de son parti à Alger, suite à la deuxième session du conseil national du RND qui a eu lieu les 15 et 16 du mois courant. Et d’ajouter : «c’est une question de souveraineté qu’on doit préserver». Interrogé sur les exceptions dont il a parlé dans son allocution d’ouverture des travaux de la session ordinaire de son parti, M.Ouyahia dira qu’elles ne seront pas dévoilées maintenant, tout en espérant que le prêt d’un milliards de dollars accordé par la banque africaine de développement à l’Algérie «sera une exception», a-t-il encore ajouté. Tout en reconnaissant les difficultés dans la mise en œuvre de la nouvelle loi de finances, M. Ouyahia a affirmé que c’est la seule solution pour sortir de la crise. «Le ministre des finances estime que la situation ne sera pas difficile, mais nous, en tant que parti politique, nous disons que les choses sont très difficiles mais il n’y a pas d’alternative», a-t-il lancé. Dans ce sillage, M. Ouyahia a appelé les partis de l’opposition à présenter des alternatives économiques «au lieu de s’interroger sur le sort des 800 milliards de dollars», a-t-il dit. Il a tenu à préciser, dans ce contexte que les cinq milliards de dollars qu’a prêtés l’Algérie au FMI «ne sont pas encore sortis des réserves de changes du pays».
«Nous irons aux législatives avec nos propres moyens»
Abordant les prochaines élections législatives, le leader du RND a fait savoir que son parti ne compte pas établir des alliances avec d’autres formations politiques. «Il n’y aura d’alliance avec aucun parti, car nous irons aux élections législatives avec nos propres moyens, mais après ce rendez-vous électoral, nous pourrons se réunir avec les partis avec lesquels nous partageons les mêmes positions», a-t-il assuré. Au sujet de l’abstention à laquelle font face les partis politiques et le gouvernement à chaque rendez-vous électoral, le conférencier dira : «le RND travaillera pour éviter l’abstention accidentelle en encourageant les gens qui ont changé d’adresse à changer également leur inscription et d’un autre côté, le parti tentera de mobiliser les citoyens en leur présentant des alternatives», a-t-il dit. Pour la question de savoir si le RND soutiendra le président de la république si ce dernier compte briguer un 5ème mandat, M. Ouyahia dira : «nous soutenons le président de la république qui a réussi à démentir toutes les parties qui ont douté de ses capacité à gérer le pays». M. Ouyahia a également réitéré son soutien au gouvernement d’Abdelmalek Sellal. Par ailleurs, commentant l’incident qui a eu lieu au forum africain de l’investissement, l’ancien chef du gouvernement a souligné que «c’est une première expérience pour l’Algérie, il fallait bien qu’il y ait des insuffisances en matière d’organisation», a-t-il dit. En ce qui concerne l’interdiction du complément alimentaire «Rahmat Rabi», le même responsable a mis en cause la dégradation du niveau culturel dans la société et «la faiblesse» du rôle des pouvoirs publics en matière de contrôle. Questionné sur les conditions de détention du journaliste blogueur Mohamed Tamalt, qui est décédé la semaine passée en prison, le conférencier a rappelé qu’«il était à l’hôpital depuis le mois d’août dernier. L’affaire est devant la justice et nous faisons confiance à la justice», a-t-il dit.
Samira Saïdj