«On a su rattraper les sept mois de fermeture»

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Dans cet entretien, le maire d’Azazga, M. Bouadi Mustapha, élu sur la liste FLN, dresse le bilan de son mandat. Il évoque les grands projets dont a bénéficié sa municipalité et déplore les sept mois de fermeture de la mairie, tout en se disant fier de son exécutif qui a su rattraper le temps perdu.

La Dépêche de Kabylie : Vous êtes à la tête de la mairie depuis 2012, comment jugez-vous le bilan de votre mandat ?

M. Bouadi Mustapha : Je suis satisfait de ce qu’on a pu réaliser moi et mon équipe. J’ai hérité d’une situation des plus catastrophiques à mon arrivée à la tête de la mairie, mais beaucoup de choses ont changé. On a mené un combat contre la corruption et la falsification des documents. Ce phénomène touchait aussi les marchés publics. On a mis fin à ces maux sociaux, et désormais les citoyens sont convenablement reçus. J’ai hérité de 145 projets en attente de réalisation et nous en avons inscrit plus de 300 autres. C’est lors de notre mandat que le centre culturel a pu voir le jour, ainsi que les fontaines fraîches à l’entrée de Yakouren. Nous avons réalisé pas mal de projets. Nous avons par exemple aménagé plusieurs routes en béton bitumineux dans les villages, en dépit du manque d’espace. Dans approximativement six mois, nous inaugurerons la nouvelle mairie. Avec le transfert de cinq services (carte d’identité, carte grise, passeport, permis de conduire…) sans transférer le personnel, nous étions obligés de diviser chaque bureau en deux et réaffecter en interne les employés de la mairie. Le nouveau siège s’est donc avéré d’une réelle nécessité.

La mairie d’Azazga fut fermée durant 7 mois, comment avez-vous géré cela ?

Un triste souvenir que nous avons pu surmonter. La mairie d’Azazga a été fermée aux citoyens durant 7 mois, soit du 21 septembre 2015 au 15 mars 2016. Cette fermeture a eu des conséquences catastrophiques sur le développement local. Tous les chantiers étaient bloqués. On devait recruter mais on ne l’a pas fait. On avait prévu d’acheter 4 véhicules de service mais cela n’a pu se faire non plus. Actuellement, avec les restrictions budgétaires et la situation difficile du pays, nous devons assumer les conséquences de ce grand retard. Et c’est la population qui encaisse, parce que les employés de la mairie, eux, étaient payés normalement. Par ailleurs, plusieurs travailleurs sont partis à la retraite sans être remplacés, ce qui fait que nous souffrons d’un manque d’effectif. Au lieu d’avoir leurs documents en 10 minutes, les citoyens doivent attendre des heures. Nous avons été traités de tous les noms, mais Dieu merci, nous avons pu prouver notre honnêteté et malgré toute la perturbation, ce ne fut pas facile, mais les élus ont su rattraper le temps perdu dans la réalisation des projets inscrits et l’inscription de nouveaux.

Concernant les espaces de stationnement, quasiment tous les trottoirs sont squattés, que fait la mairie pour remédier à cela ?

C’est le problème de toutes les villes du pays. Un plan de circulation est en vigueur, mais ce qui manque ce sont le civisme et l’implication des citoyens à l’organisation de la cité. Pour les trottoirs, nous sommes en train de les aménager et c’est aux forces de l’ordre d’intervenir et avertir verbalement les personnes qui transgressent la loi. Quant aux transporteurs vers les différentes communes, ils doivent suivre la réglementation en vigueur. Nous comptons rassembler tous les transporteurs au même endroit, d’ailleurs, un terrain est en cours de préparation près du centre culturel. Bientôt, les piétons pourront circuler sans gène en ville.

Un bâtiment dans la cité des 150 logements s’est incliné depuis février 2014, que comptez-vous faire pour éviter une catastrophe ?

On a évacué les habitants de tous les immeubles touchés et pris toutes les dispositions nécessaires pour éloigner le danger. On doit procéder à leur démolition pour en reconstruire d’autres. Par ailleurs, lors de sa visite dans la région, le wali Bouderbali a sommé l’OPGI de faire le travail nécessaire pour régler le problème.

Le pôle d’Imlel, une nouvelle-ville à Azazga ?

Effectivement, nous avons inscrit pas mal de projets à Imlel, un pôle sis entre deux communes, Azazga et Fréha, et à côté il y a une gare routière. 3 500 appartements qui régleront définitivement le problème du logement dans la commune y seront réalisés, en plus de trois écoles primaires, un lycée, une bibliothèque, une polyclinique, une unité de la Protection civile, une unité de la sûreté urbaine, un centre sportif de proximité, une station d’épuration, une gare routière, une antenne de mairie, un marché, une voie ferrée, une piscine semi-olympique et une salle des fêtes. Le train va siffler à Azazga. Je tiens à rassurer la population, tous les projets ont été lancés et une étude est en cours pour la voie ferrée. Une commission du ministère des Transport s’est déjà déplacée sur les lieux.

Qu’en est-il de la zone d’activités qui est l’espoir de la jeunesse d’Azazga ?

La zone d’activités, en extension, est un projet qui absorbera le chômage à Azazga et dans toutes les communes, entre autres Yakouren, Fréha et Bouzeguène. Nos parents ont lutté pour l’indépendance du pays, nous, nous devons travailler pour construire des infrastructures et réaliser des projets. C’est le vœu de nos concitoyens. Créer des richesses est le seul moyen de vaincre le chômage et ce ne sont pas seulement les citoyens d’Azazga qui en bénéficieront, mais les habitants de toutes les communes.

Et l’environnement ?

Il fut un temps où la ville d’Azazga était couverte d’ordures. Par inconscience et incivisme, des automobilistes déversaient leurs déchets n’importe où. Mais l’assemblée populaire a mobilisé de véritables ‘’gardiens de l’environnement’’. Petit à petit, les gens ont compris qu’Azazga n’était pas une décharge publique. Nous assurons le ramassage des déchets ménagers même dans les villages de Cheurfa et d’Aït Bouada et nous les transportons jusqu’à Oued Fali. Mais notre objectif et de les prendre en charge localement, en réalisant des centres de tris, d’enfouissement technique et des incinérateurs. Dans d’autres pays, ces ordures sont porteuses de richesse, elles produisent même de l’énergie.

Qu’en est-il du secteur de la santé à Azazga ?

Nous sommes conscients que les citoyens souffrent énormément à l’hôpital Maghnem Lounes d’Azazga, à cause des insuffisances et manque de moyens. Dans cet établissement, seuls les malades hospitalisés ont droit aux prélèvements sanguins. Des gens qui ne sont pas en mesure de payer ces prélèvements chez le privé ont dénoncé cela et nous ne pouvons rester indifférents à leur situation. L’assemblée populaire a donc mis à la disposition de ce secteur un local au centre-ville d’Azazga pour réaliser un laboratoire d’analyses étatique qui sera opérationnel début 2017.

Un mot pour conclure…

Je tiens à remercier la Dépêche de Kabylie qui nous a donné l’occasion de rassurer la population et de lui détailler les projets de développement de notre localité. J’insiste sur le fait que nous sommes là pour servir la population d’Azazga.

Entretien réalisé par Fatima Ameziane.

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