«Non ! Non ! Non ! Ne détruisez pas le jardin !» C’est le cri de détresse lancé en chœur par des dizaines d’enfants venus voir, avant-hier, la générale de la pièce théâtrale El hadika el adjiba (Le jardin enchanté), de l’association culturelle Ithran du village Ikherbane à Maâtkas.
Le metteur en scène de la pièce, Derridj Rabah, a su susciter l’engouement de ces enfants venus en force, les vacances scolaires aidant. Le décor est en conformité avec le titre : un environnement verdoyant, des arbres fruitiers… Les comédiens au nombre de quatre, jouant le rôle d’arbres qui parlent, répondent à la petite fille Mokhbi Lisa, dans le rôle de (Wissam), du fellah Rabah. Cette fille a rencontré toutes les difficultés du monde à convaincre son grand-père qui a eu la malheureuse idée d’édifier une maison en lieu et place du verger familial. La discussion entre les arbres devient longue et inquiétante : «Qu’allons-nous devenir ?» Et demandent l’avis des enfants qui répondent spontanément et la salle résonne des cris : «Non, non, non !», qui fusaient de toutes parts. Une idée leur est venue et demandent conseil à la petite-fille du fellah. Un moment de réflexion sous fond musical doux est passé et la fille affronte son grand-père pour lui demander d’abandonner l’idée de son projet : «Tu as passé une partie de ta vie à entretenir ce jardin dans un parfait environnement et tu veux le détruire en quelques minutes !». Le fellah semble regretter et revient sur sa décision. C’est la grande joie chez les arbres et la fille qui jugulent dans tous les sens. Le grand-père annonce : «J’agrandirai le jardin et je planterai plus d’arbres. L’environnement sera meilleur pour le bien de tous !» La pièce s’est terminée par un beau poème intitulé «Hadikati», des éloges au jardin sauvé et pour un environnement meilleur. Une chanson et une musique qui font penser à feu Hedidwan qui égayait les d’enfants. Les enfants quittent la salle réconfortés que le jardin ne soit pas détruit par la bêtise humaine. La pièce est faite en arabe populaire et dure 50 mn. À souligner que la générale a été jouée, pour la première fois, à la salle Atlas à Alger, le 18 novembre dernier. Lisa Mokhbi (15 ans, élève de 1ère AS, dans le rôle de Wissam, nous avance : «Je suis très proche de ce jardin. Je suis constamment ici où je me repose et je me détends. Je ne sais pas ce qui est arrivé à mon grand-père qui voudrait le détruire et édifier une maison ce dont j’ai refusé et j’ai pu le détourner de son idée destructrice. La préservation de notre environnement est capitale».
M.A.Tadjer

