La charmante agglomération secondaire de Thyzza, relevant du village Ammal, au Sud-est de Boumerdès, a été, jeudi dernier, la destination de centaines de personnes pour célébrer le nouvel an berbère 2967.
C’était une véritable marée humaine qui déferlait, dans la matinée de cette journée singulière, sur le centre de ce village où l’association locale ‘Tafath Thyzza’ a organisé, pour la troisième fois, les festivités marquant l’événement. »C’est une commémoration grandiose de ce nouvel an, avec la présence du wali et d’autres responsables locaux de l’exécutif », a tenu à souligner M. Mokhtar Bouldjenet, président de ladite association, en précisant que près de «8 000 personnes de différentes régions du pays y ont pris part». »Amis oumazigh itidj negh edh yali », cette chanson folklorique du groupe Djurdjura, reprise par Aït Menguelat, a été interprétée en chœur, dès le coup d’envoi des festivités, lors d’un défilé de jeunes filles organisé pour l’accueil des visiteurs, à leur tête les personnalités officielles. Deux autres célèbres chansons d’Idir, ‘Avava inouva’ et ‘Sendou’ seront successivement interprétées par ce groupe de jeunes filles, lors d’un joyeux bain de foule réservé aux responsables de la wilaya. »Je suis extrêmement ému d’être parmi vous pour fêter ce nouvel an berbère qui montre une fois de plus que l’Algérie, notre pays, est unifiée », a déclaré le wali Madani Fouatih, en remerciant les notables du village pour cet accueil très chaleureux. Face à la montagne de Djerrah, théâtre de combats pour libérer le pays du colonialisme, puis trente ans plus tard contre le terrorisme, le village de Thyzza s’était paré, en cette journée particulière, de ses plus riantes couleurs. À côté d’une aire d’exposition des produits de l’agriculture et de l’industrie artisanale de cette contrée, un autre espace plus vaste fut réservé à des activités culturelles et sportives. Prenant la parole après l’allocution du directeur de la culture, en l’occurrence Djamel Foughali, l’imam Said Gouzim évoquera les dimensions culturelle, sociale et économique de Yennayer. Alternant les deux langues de communication officielles, l’arabe et le tamazight, l’éminent théologien expliquera que »cet éphéméride incarne l’attachement viscéral des Algériens à leur terre, à travers des millénaires, ce qui est un signe de noblesse, de vitalité et de réussite ». »La célébration de ce nouvel an berbère s’assigne justement le principal objectif de préserver les traditions ancestrales qui reflètent notre identité », a réitéré un autre militant de l’association locale Tafat Thyzza, qui profitera à juste titre de la présence du wali pour l’interpeller au sujet de l’absence de postes d’enseignants de la langue et de la culture amazighes, au niveau des deux chefs-lieux communaux d’Ammal et Béni Amrane. Les conférences seront suivies, toujours dans une ambiance conviviale, d’une exhibition de l’équipe locale de kick-boxing. Au terme de la séance matinale du programme, les invités ont été conviés à un repas convivial.
Salim Haddou

