Le froid qui sévit en ce moment dans la région d’AÎn El Hammam a, encore une fois, poussé des villageois à se révolter contre la lenteur des entreprises chargées de procéder au raccordement de leurs foyers au gaz naturel. En effet, avant-hier, de bonne heure, plus d’une centaine de personnes, issues des villages d’Ait Ailem et de Ouaitslid, à cinq kilomètres au sud du chef-lieu, ont barricadé tous les accès menant à l’agence locale de la SDC pour attirer l’attention sur leurs conditions de vie en cette période. Malgré la neige qui tombait depuis les aurores, les villageois semblaient décidés à ne quitter les lieux qu’après satisfaction de leur revendication. Ils veillaient à ce que personne n’accède à ladite agence. «C’est dommage d’en arriver là», confie un protestataire. Et d’ajouter : «j’aurais aimé que les choses se passent autrement. Nous avons accepté trop de promesses qui n’ont finalement pas été tenues. On devait, selon la dernière, être alimentés le 6 du mois en cours». Une délégation de protestataires a été reçue par la responsable de l’agence d’Ain El Hammam, dès son arrivée sur les lieux. Après discussions, elle informa les délégués que des représentants de la direction de Tizi-Ouzou étaient en route vers Michelet, pour débloquer la situation. La réunion, regroupant les différents protagonistes, a finalement débouché sur une autre promesse que les comités de villages ont acceptée. Selon l’un d’eux, des employés de la SDC, en collaboration avec l’entreprise concernée, sont chargés de tout mettre en œuvre pour lever les réserves émises, avant dimanche prochain. La mise en service du gaz dans les deux localités sera effectuée deux à trois jours plus tard. «Nous continuons à nous chauffer au mazout et au bois. Mais quel que soit le moyen de chauffage utilisé, il ne peut égaler le confort du gaz de ville», disent les villageois. «Pourtant nous avons tout fait pour faciliter la tâche à l’entreprise. Nous l’avons aidée en payant de la caisse du village des ouvriers qui avaient creusé des tranchées pour le passage des canalisations. Nous avons également mis, gratuitement, à la disposition de l’entreprise une villa et un garage pour l’hébergement de ses ouvriers et le stockage de leur matériel, dans l’espoir de la voir hâter les travaux», dit Youcef, un jeune d’Ait Ailem. Mais force est de croire que tous ces efforts n’ont pas abouti comme l’espéraient les villageois. «Si nous n’obtenons pas gain de cause dans les prochains jours, nous passerons à d’autres actions», avertit Salem, un sexagénaire d’Ouaitslid.
A. O. T.
