Neuf écoles privées fermées à Tizi Ouzou

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Les notifications de fermeture ont été adressées aux gérants de ces écoles par le service de wilaya de police générale et réglementation, le mercredi dernier en exécution à l’envoin°421/DRAG/SRG/BEA/2006, daté du 20 février 2006, émanant du wali de Tizi Ouzou, portant arrêtés de fermeture des établissements privés d’éducation et d’enseignement pour défaut de détentions préalable de l’agrément de l’administration. Cette mesure qui a pris tout le monde au dépourvu, gérants des écoles concernées et parents d’élèves, a été mal perçue par ces derniers en dénonçant son caractère surprenant et scandaleux à la fois. Les chefs de ces établissements privés qui disent ne bénéficier d’aucune information préalable à la fermeture de leurs écoles, tentent de s’organiser pour arrêter une action commune contre l’arrêté du wali. Certains d’entre eux, que nous avons contactés durant la journée d’hier, se refusent à tout commentaire prétextant la nécessité de se concerter avant de décider d’une quelconque réaction. Néanmoins, une déclaration sommaire a été rendue publique, vendredi dernier en fin de journée par les responsables des neuf écoles concernées par l’arrêté de fermeture qui «confirment avoir reçu le 22 février 2006 une notification de fermeture émanant des services de police de Tizi Ouzou alors que les dossiers de demande d’agrément déposés depuis sept mois auprès des instances concernées n’ont reçu, à ce jour, aucune réponse». A nos tentatives pour en savoir plus sur les conséquences et répercussions liées à cette décision de fermeture, les responsables de ces écoles se refusent à toute déclaration. Une seule voix a osé briser le silence, celle du représentant des parents d’élèves de l’école privée “Tafsut”, le Dr psychiatre Abas Ziri qui se dit outré et scandalisé par une telle mesure mise à exécution au milieu de l’année scolaire. «Je suis surpris, scandalisé et alarmé, comme l’est l’ensemble des parents d’élèves que je représente, par le sens d’irresponsabilité des auteurs de cette décision de fermeture. Le devenir de nos enfants est désormais compromis», nous dira le Dr Ziri. La polémique autour de la mise en conformité des écoles privées, ne date pourtant pas d’aujourd’hui. Le ministre de l’Education nationale n’a cessé depuis la rentrée scolaire 2003 de rappeler la nécessité de mettre en conformité les établissements privés d’enseignement et d’éducation avec le programme national dispensé dans les écoles publiques. Le ministre est allé jusqu’à menacer de retirer les agréments aux «réfractaires» et de fermer celles qui ne possèdent pas d’autorisation. Cette menace commençait à prendre forme depuis l’année passée suite aux nombreuses déclarations faites à ce sujet par Benbouzid qui avait rappelé à l’époque que «les établissements privés qui ne se conforment pas à la loi seraient appelés à disparaître» Des parents d’élèves dupés et une administration aux abonnés absents Qu’est ce qui a conduit alors les parents d’élèves à inscrire et ou à réinscrire leurs enfants dans ces mêmes écoles frappées par le sceau de fermeture ?Pour le Dr Ziri, «les parents d’élèves étaient rassurés quant à une imminente régularisation de la situation administrative des établissements privés». Il précisera à ce propos que les responsables des écoles privées ont déposé leurs dossiers de conformité l’année dernière et qu’une commission ad-hoc fut installée à la wilaya et qui a siégé en faveur de ces dossiers. Notre interlocuteur dira aussi que ces dossiers ont été transmis au ministère de l’Education nationale pour statuer définitivement, mais qu’aucune réponse n’est rendue à ce jour. Chose que confirment les responsables de ces établissements privés qui affirment avoir déposer leurs dossiers depuis sept mois et qu’un récépissé de dépôt leur a été établi. Nos tentatives pour avoir des éclaircissements à ce sujet au niveau de l’administration, ont été vaines. Contacté en premier, la DRAG émettrice de l’arrêté de fermeture, nous a orienté vers le chef de cabinet du wali qui est resté injoignable durant toute la journée d’hier. Même chose à la Direction de l’éducation, qui nous ont signifié l’absence du premier responsable et de son chef de cabinet. Hier matin, une délégation de parents d’élèves a été reçue par le président de l’APW qui leur a promis de prendre contact avec le wali pour lui demander de surseoir à la décision de fermeture et permettre ainsi aux gérants de ces écoles de finaliser leurs démarches auprès du ministère de tutelle. Au-delà de l’aspect administratif et juridique de cette affaire, les plus grands perdants demeurent les enfants scolarisés au sein de ces établissements sujet à polémique. Si le ministère de l’Education nationale a adressé une circulaire à tous les établissements scolaires du secteur public pour prendre en charge les élèves scolarisés dans les écoles privées, ayant fait l’objet de fermeture, leurs parents voient en cette sortie un scandale de plus. «C’est inadmissible de vouloir reprendre un enfant ayant fait 5 ou 6 ans de cursus dans un établissement privé par l’école publique qui n’a de cesse montré son échec», commenta le Dr Ziri. Celui-ci n’a pas manqué, par ailleurs, de lancer un appel, au nom de ses semblables, à un sens de responsabilité et de retenue, à l’adresse des responsables locaux et centraux afin de ne pas compromettre l’avenir des enfants. A noter que près de 2000 élèves sont scolarisés dans les neuf écoles privées concernées par l’arrêté de fermeture, a tenu à préciser un responsable de l’un de ces établissements.

M.A.T.

Abdennour Abdesselam soutientEn tant que membre fondateur de l’école libre et libérée en Kabylie depuis 1989, j’apporte mon soutien appuyé et inconditionnel à tous les parents qui ont choisi, mais qui ont surtout consenti de soustraire leurs enfants à l’école obscurantiste et idéologisée du pays.

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