«Porter les préoccupations citoyennes»

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Khaled Akchout est à la tête de la direction de la radio Bouira depuis septembre dernier, après un passage à la radio Soummam de Béjaïa, à Tizi-Ouzou comme chef de projet et directeur de la radio locale de Chlef. Cet ancien responsable et journaliste à la chaîne II, chargé des grands entretiens, parle des projets qu’il ambitionne de réaliser sur les ondes de radio Bouira.

La Dépêche de Kabylie : Quels sont vos projets pour radio Bouira ?

Khaled Akchout : Tout d’abord, je voudrais souligner qu’à l’occasion de la Journée mondiale de la radio qui sera célébrée le 13 février prochain, placée sous le thème «La radio et vous», la radio Bouira a préparé tout un programme. Nous voulons à travers ce rendez-vous expliquer le rôle de la radio dans la société d’une façon générale, tout ce que peut proposer la radio à ses auditeurs, comme programmes interactifs, émissions, clubs des auditeurs, pour participer à l’enrichissement des programmes de la radio. Cette année, nous voulons célébrer cette journée au niveau de la radio Bouira en proposant un programme riche et varié aux auditeurs avec des émissions adaptées à cette journée, mais aussi, nous voulons sortir un peu de la radio pour nous rendre à l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira pour réaliser une journée dédiée à la radio. Avec ce que la wilaya a vécu ces derniers jours durant les intempéries et même durant les années précédentes, nous voudrions savoir comment la radio réagit, c’est-à-dire comment la radio fait face à ce genre de situation, et comment sont interprétées ses émissions. Ce sera l’occasion de présenter une conférence qui sera animée à l’université Akli Mohand Oulhadj, au département des sciences de l’information et de la communication. Nous avons l’intention aussi, au cours de cette journée, de lancer un débat mensuel, une sorte de forum ouvert à tous les intellectuels de la wilaya et même hors wilaya. Un débat enrichissant sur le plan intellectuel, culturel dans la wilaya de Bouira qui se fera en collaboration avec la direction de la culture, mais également avec le mouvement associatif ainsi que toutes les personnes bien intentionnées et armées de bonnes volontés pour enrichir le débat intellectuel et culturel de la wilaya. Bien sûr, nous comptons sur les journalistes de la presse écrite pour être nos partenaires privilégiés, pour participer et rehausser le débat par votre présence. Il s’agira de mettre en place une sorte de force de propositions.

Quels sont les objectifs premiers que vous vous êtes fixés depuis votre installation ?

Je pense que la première priorité c’est de réorienter tous les efforts et les initiatives vers l’information de proximité.

Pensez-vous que Bouira est parfaitement quadrillée par vos effectifs justement pour arriver à recevoir les informations de toutes les communes de la wilaya ?

Nous devons, en tant que radio régionale, être la première source d’information aussi bien pour les auditeurs que pour tous les acteurs locaux de la wilaya. Nous avons notre réseau de correspondants à travers les daïras, les communes et les villages. Nous avons également des rapports excellents avec les autorités locales, avec à leur tête M. le wali de Bouira, et l’ensemble des directions de l’exécutif de la wilaya, les chefs de daïras et les présidents d’APC et aussi avec le mouvement associatif. Nous voulons faire en sorte que la radio soit une maison en verre, entièrement transparente, pour que l’information soit accessible à tous, bien sûr dans l’intérêt de la collectivité et dans l’intérêt de la wilaya.

Auriez-vous des statistiques pour savoir avec exactitude le nombre d’auditeurs qui suivent vos programmes sur les ondes de la radio régionale de Bouira ?

Malheureusement, aucune statistique n’existe en Algérie, car nous ne disposons pas d’instituts de sondage. Justement, à l’occasion de la journée mondiale de la radio, en collaboration avec l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira, nous lancerons un sondage d’opinion en collaboration avec les étudiants en sciences de l’information et de la communication. Ce sera ainsi un partenariat qui sera bénéfique et pour les étudiants et pour la radio Bouira. Au moins, nous aurons une idée sur les points forts et les points faibles de nos programmes.

Pensez-vous que la langue soit une barrière pour certains auditeurs avec des programmes en langue kabyle et arabe ?

C’est vrai que nous avons des programmes bilingues dans les deux langues nationales et officielles, et je pense que les auditeurs et auditrices, grâce à nos animateurs et à nos journalistes, un effectif bilingue également, que cette cohabitation de deux langues au niveau de la radio Bouira est une bonne expérience qui a donné de bons résultats, et je ne vois pas d’auditeurs qui disent qu’ils ne sont pas satisfaits. Nous faisons en sorte de proposer des produits et des programmes de qualité, la langue n’est que le moyen de communication qui véhicule un message.

Radio Bouira peut-elle accompagner davantage le développement local ?

C’est sûr ! Je pars du principe que pour que les gens nous écoutent, il faut d’abord que nous les écoutions. Nous devons leur offrir un espace d’expression pour qu’ils expriment leurs doléances, leurs préoccupations en matière de développement. Ce sont beaucoup plus des préoccupations relatives au raccordement au gaz naturel, à l’AEP, aux routes, à l’éducation, aux soins… Ce sont toutes ces préoccupations traitées quotidiennement aussi bien par le service de l’information ou de la production de la radio Bouira. Nous faisons en sorte à ce que ces préoccupations soient portées à la connaissance des responsables locaux aussi bien au niveau de la wilaya, qu’au niveau des daïras ou des communes tout en demeurant neutres.

Quelle est la spécificité de Bouira en matière de radiophonie pour vous qui avez eu à travailler dans d’autres wilayas ?

Je pense que l’expérience acquise par rapport à mon passage au niveau de plusieurs radios locales et à la radio centrale au niveau d’Alger, ainsi que ma petite expérience à Bouira depuis le mois de septembre est positive. J’aperçois, en effet, que la richesse de la région se trouve, certes, dans sa culture, mais essentiellement dans sa position géographique. Il s’agit d’un carrefour très important situé au centre du pays, très attractif en matière d’investissements. Une wilaya extrêmement bien dotée sur le plan infrastructural, notamment avec l’autoroute Est-Ouest mais aussi par rapport à l’aménagement urbain, une ville assez spacieuse par rapport aux autres villes de l’intérieur du pays que j’ai visitées au cours de ma carrière de journaliste. Bouira dispose de tous les atouts pour être une wilaya leader aussi bien pour le développement que pour la promotion de la culture ou pour les autres secteurs. Cette proximité avec la capitale, cette proximité avec la Kabylie et sa proximité avec la région des Hauts-plateaux font que Bouira a tous les atouts pour devenir un pôle attractif dans l’investissement touristique avec les sites que recèle la wilaya.

En évoquant le tourisme justement, envisagez-vous de faire des programmes ou des émissions dédiées exclusivement à ce secteur afin de faire découvrir les différentes potentialités touristiques de la wilaya ?

La grille des programmes de la radio sont des grilles détaillées avec une grille annuelle qui suit la rentrée scolaire jusqu’aux vacances, c’est-à-dire de septembre à juin, la grille de la saison estivale et la grille du mois de ramadhan. Nous sommes actuellement dans la grille la plus importante. il y a des émissions qui touchent un peu à l’économie, des émissions qui abordent la société et des émissions qui peuvent aussi traiter du tourisme mais nous n’avons pas d’émission dédiée spécialement au tourisme dans la wilaya de Bouira, chose que nous allons peut-être rattraper dans les prochaines grilles des programmes. Et justement, pourquoi ne pas proposer également une émission dédiée exclusivement au tourisme pour faire découvrir les potentialités touristiques de la wilaya. À ce propos, je lance un appel à tous les citoyens et citoyennes de la wilaya de Bouira, les auditeurs et les auditrices, de nous faire part de leurs doléances, que ce soit par écrit au niveau de la radio, par fax, par courrier classique ou par courrier électronique. Toutes les doléances et préoccupations seront étudiées, examinées et pourquoi pas faire l’objet de sujets dans l’élaboration de nos grilles de programmes. Nous voulons être au milieu de la société, participer au développement mais aussi participer à tous les efforts qui se font au niveau local et aussi être au centre de cette synergie qui se crée dans la wilaya de Bouira.

Interview réalisée par Hafidh Bessaoudi

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