Excédés par ce qu’ils qualifient d’abandon total de leur localité par les pouvoirs publics, les villageois d’Ighil Naït Ameur, dans la commune d’Ahnif, ont procédé, hier matin, à la fermeture de la mairie après avoir évacué son personnel. Les protestataires rencontrés sur les lieux affirment, à l’unisson, que leur village est complètement abandonné à son propre sort. Selon eux, l’état des routes et des voies d’accès, qu’ils affirment avoir aménagé eux-mêmes par volontariats par un revêtement en sable, sont complètement détériorées après le passage du réseau du gaz naturel il y a cinq mois, sans qu’il ne soit procédé à la remise en état des lieux. Ces voies d’accès sont, à l’heure actuelle, impraticables. L’autre point noir soulevé par nos interlocuteurs est le réseau de l’AEP. D’après eux, il est ancien, usé et parsemé d’avaries. Ce réseau réalisé en 1984 est à l’origine de longues pénuries d’eau y compris en hiver. Le système du ramassage scolaire aussi est remis en cause par les villageois qui affirment que les bus et fourgons aménagés sont vétustes et tombent fréquemment en panne, d’où l’obligation faite aux écoliers des cycles moyen et secondaire, dont des filles, de faire 8 km à pied, par jour, à l’aller et au retour pour rejoindre leur établissements respectifs. Continuant sur leur lancée, ils feront part de pas moins de 200 nouvelles habitations, en majorité réalisées depuis au moins 5 ans dans le programme de l’habitat rural, qui ne sont pas encore raccordées aux réseaux d’électricité et d’assainissement. Ils évoquent dans la foulée l’impraticabilité de la piste en terre battue menant vers le cimetière du village à la moindre averse de pluie. Ceci en plus de traverser à gué un ruisseau souvent en crue durant l’hiver. Le dernier point soulevé est celui de l’éclairage public clairsemé à cause du non respect de la distance entre les pilons portant les candélabres. Il convient de signaler que les éléments de la brigade de gendarmerie d’El-Adjiba se sont rendus sur les lieux de protestation et se sont, selon des villageois, seulement contenté de relever les motifs de leur montée au créneau et repartir ensuite.
Oulaid Soualah