Invasion des chenilles processionnaires

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C’est un mal insidieux qui provoque des ravages incommensurables au couvert végétal forestier. Il s’agit des chenilles processionnaires qui infestent les arbres des forêts après avoir éclos des œufs pondus durant l’automne par les papillons de nuit. Après une virée dans une pineraie, sise à proximité de la forêt de Mechik, située au sud de la commune de Boudjellil, il a été constaté la multiplication des nids de chenilles sur les branches des pins d’Alep qui prédominent dans cette forêt coiffant les chaînes montagneuses des Bibans et ses versants qui parcourent la commune de Boudjellil au sud. Tels des boules de soie, les nids tissés par ces larves s’agglutinent sur les extrémités des branches des pins d’Alep, en provoquant de graves lésions à ces arbres. Pire encore, les points infestés par les nids se trouvent très mal-en-point en changeant carrément de couleur pour tirer vers le brunâtre, synonyme d’une asphyxie des rameaux formés de pinceaux d’aiguilles qui sont en fait les feuilles du pin d’Alep. Le constat est alarmant dans cette zone boisée, où les chenilles « font » la loi en détruisant des centaines d’arbres, de cette espèce de conifères, qui poussent dans le pourtour Méditerranéen. Dans le même sillage, il est à déplorer ce fait préoccupant qui consiste en la dévoration par les larves des aiguilles de pin d’Alep. En effet, les limbes d’aiguilles constituent la nourriture exclusive de ces chenilles voraces, et ce, jusqu’à la phase d’enfouissement sous terre qui interviendrait entre Avril et Juillet, où elles se transformeront en chrysalides. Toutefois, pendant ce temps-là les arbres de pins d’Alep subissent les affres de ces insectes nuisibles à ce tissu forestier important pour l’écosystème. Il est à noter, également, que chaque fois que les larves consomment les aiguilles des rameaux, elles changent d’endroits pour nidifier, ce qui n’augure rien de bon pour les milliers de pin d’Alep qui ne sont pas épargnés par ce phénomène dévastateur. Cela sans évoquer les risques d’allergies (respiratoires, dermatologiques, ophtalmologiques,…) que peuvent provoquer ces larves dont les corps sont recouverts de poils urticants, lesquels sont libérés par ces chenilles dans l’air si elles se sentent menacées. A la lumière de ce constat alarmant, il est à se demander pourquoi il n’existe aucun programme de lutte contre ces insectes nuisibles qui causent des ravages aux forêts. La lutte écologique est toujours souhaitable pour diminuer, un tant soit peu, la capacité de nuisance des ces chenilles à travers les éco-pièges, qui sont en fait des dispositifs destinés à mettre hors d’état de nuire ces insectes en les piégeant, tout en préservant la forêt des aspersions de produits chimiques nocifs à l’environnement.

Syphax Y.

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