Les onze projets de proximité lancés par la wilaya de Bouira dans le cadre du PNDAR depuis 2003 sont en voie d’achèvement, du moins pour les actions relevant des domaines de l’agriculture et des forêts. Les autres volets relevant des divers autres fonds, et plus particulièrement des plans sectoriels de développement ou des plans communaux de développement enregistrent, quant à eux, un grand retard qui compromet la réalisation même de certaines actions.Les actions programmées dans ces onze projets, quelles soient collectives ou individuelles, sont financées à 100% par des fonds publics comme le prévoit la décision 253, base réglementaire de ce dispositif. Exception est faite pour les micro-crédit destinés à l’élevage ovin et bovin où intervient l’apport personnel des bénéficiaires.Cependant, une nouvelle réglementation est venue se substituer à la première en matière de modalités de financement et de taux de soutien accordé aux adhérents des projets. Cette instruction promulguée en 2004 et qui porte le numéro 306 fixant le taux de soutien pour les actions individuelles à 25 % ; le reste, c’est-à-dire les trois quarts de l’investissement doivent être mobilisés par l’adhérent au programme. Seules les électrifications,…) sont pris en charge intégralement par les fonds publics.L’autre nouveauté par rapport à l’ancienne formule, c’est le fait que le montant de l’aide n’est débloqué qu’une fois que le bénéficiaire aura réalisé son investissement sur fonds propres ou à crédit. C’est le système de “service fait” déjà en vigueur dans le FNRDA.Sur la base de la nouvelle réglementation, six projets ont été formulés au niveau local, validés par les comités de daïras respectifs et approuvés par le comité technique de wilaya (CTW). Il s’agit des localités de Béni Oualbane, Balbara, Ighil Hammad (commune de Saharidj), M’lawa (commune de Bechloul), Ouled El Hadj (El Mokrani) et Oued El Khemis (commune de Souk El Khemis).Le montant global des investissements prévus pour ces six projets est de l’ordre de 806.241.114 dinars, toutes sources de financement confondues. A lui seul, le projet de Belbara reviendra à 85.565.460 dinars.La procédure en est pour le moment à la préparation des cahiers de charges au niveau de la Direction des services agricoles et de la conservation des forêts pour pouvoir lancer les avis d’appel d’offres relatifs aux actions collectives. Quant aux soutiens individuels consentis aux ménages (apiculture, aviculture, plantation fruitière, puits, bassin…), ils seront tributaires de la mobilisation des fonds propres et de crédits par les concernés. Et c’est là toute la difficulté de la mise en œuvre de tels projets. Les populations rurales auxquelles ils s’adressent sont souvent démunies, pauvres et, dans certains cas, ce sont celles qui ont abandonné leurs foyers pendant les années d’insécurité.Mobiliser 75% du montant d’un projet est vu, par des famille qui n’arrivent pas à subvenir à leur besoins primaires, comme une véritable chimère.Contracter un crédit pour apporter la somme demandée n’est pas non plus une sinécure. Le banquier a ses propre règles prudentielles lesquelles sont sourdes aux complaintes des postulants au crédit.Les citoyens contactés au cours de ces derniers mois par les services de l’agriculture et des forêts en vue de leur expliquer les modalités de mise en œuvre des PPDR se sont montrés fort réticents face aux efforts financiers qui sont exigés d’eux. Pour eux, la chose est purement “absurde” d’autant plus que, arguent-t-ils, les autres projets, mis en œuvre en 2003, ont donné tout “clef en main” : vergers, apiculture, aviculture, puits… En tout cas au vu du peu d’engouement dont il est fait montre, beaucoup de projets initiés sur terrain avec la population ont vu leur élan stoppé net, et ce dès que les futurs bénéficiaires apprennent les modalités de financement qui en sont à la base.
Amar Naït Messaoud
