La grève du 20 février inévitable ?

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Le bras de fer entre le bureau de l’UGCAA de Tizi-Ouzou et les délégués des commerçants et artisans de la wilaya, issu de l’assemblée générale du 31 décembre 2017, continue et risque de dégénérer.

La réunion de médiation tenue, avant-hier, sous l’égide de la wilaya de Tizi Ouzou entre ces deux protagonistes, et à laquelle a assisté une délégation nationale de l’UGCAA dépêchée d’Alger, qui devait apaiser la situation, n’a pas donné le résultat escompté. En effet, chaque partie campait sur ses positions. D’un côté, le bureau actuel de l’UGCAA présidé par Hamid Aba, âgé de 75 ans, refuse de remettre le bilan et permettre des élections libres. De l’autre, les délégués des commerçants et artisans de Tizi-Ouzou exigent le gel de toute activité de l’actuel bureau de l’UGCAA de Tizi-Ouzou, avant toute élection. Le bureau de l’UGCAA de Tizi-Ouzou, qui dit tirer son mandat actuel du 5e congrès de l’UGCAA organisé au mois de janvier 2015 à Alger, se considère comme «le seul représentant légitime» des commerçants et artisans. De leur côté, les délégués des commerçants et artisans de la wilaya de Tizi-Ouzou, qui parlent au nom de ces derniers, réfutent toute représentativité effective au bureau de l’UGCAA de la wilaya de Tizi-Ouzou. «Nous sommes les vrais représentants des commerçants et artisans de la région. Nous l’avons prouvé sur le terrain lors de la grève générale du 13 décembre 2016 qui a paralysé toute la wilaya, et à laquelle nous avons appelé. À ce moment-là le bureau de l’UGCAA s’était farouchement opposé ce débrayage. Il a même placardé dans toute la ville des affiches, collées sur les nôtres, pour ne pas suivre la grève. S’il était le représentant des commerçants et artisans, ces derniers n’auraient pas recouru à la grève. Autre chose, l’assemblée générale du 31 décembre 2016, organisée à la maison de la culture en présence de M. Boucherit, secrétaire national chargé de l’administration au niveau de l’UGCAA, nous a mandatés de représenter les commerçants et artisans à toutes les rencontres auxquelles nous serons sollicités. Partant de ce principe, nous nous considérons comme les représentants légitimes jusqu’à l’élection démocratique des structures de l’UGCAA au niveau de notre wilaya», dira Samir Djebbar, porte-parole de la délégation qui menace de recourir à une grève cyclique à partir du 20 de ce mois, si ses revendications ne sont pas satisfaites d’ici-là. Pour rappel, un préavis de grève, à partir du 20 février en cours, a été lancé par les délégués des commerçants et artisans de la wilaya de Tizi-Ouzou dans lequel ils soulignent : «Le manque de considération de la part des responsables nationaux de l’UGCAA envers leur organisation et un manque de considération traduit par le retard considérable quant à l’application des résolutions prises lors de l’assemblée générale, notamment la destitution de l’actuel bureau de wilaya de l’UGCAA de Tizi-Ouzou, non représentatif, et l’organisation d’élections libres et démocratiques tel que convenu». Avant de mettre leur menace à exécution, les délégués des commerçants et artisans ont été reçus, la semaine passée, par le chef de cabinet du wali et à la DCP qui les a informés de la venue d’une délégation nationale de l’UGCAA, avant-hier, à Tizi-Ouzou. Et comme prévu, la délégation de l’UGCAA, composée de trois personnes, dont M. Boucherit, était bel et bien avant-hier à Tizi-Ouzou, mais leurs différentes entrevues n’ont visiblement avancé à rien. Pour rappel, ladite délégation a rencontré le chef de cabinet du wali, le DSP, les membres de l’actuel bureau UGCAA de Tizi-Ouzou et les représentants de commerçants, qui dénient toute représentation à ce dernier, mais aucun consensus n’a pu être dégagé. Irait-on alors à une nouvelle grève des commerçants le 20 février prochain ?

Hocine Moula

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