Dans la rencontre pour la présentation du programme relatif à la politique du sang, tenue hier au siège du ministère de la Santé, en présence de Amar Tou, ministre du secteur, les responsables nationaux ainsi que les spécialistes de la santé publique ont présenté le plan d’action à l’horizon 2009. Passant au peigne fin le paysage national en la matière, ils ont réitéré la situation de retard que connaît l’Algérie même par rapport aux pays voisins. En effet il ressort des communications présentées que 60% des donneurs de sang en Algérie sont des familiaux, 20% sont des donneurs réguliers. La moyenne nationale en don de sang était de 9,15 pour 1000 habitants en 2004, soit un peu plus de 305 000 donneurs. Le nombre de dons a doublé ces dix dernières années, dont un quart réalisé en collecte mobile. Les structures de transfusions sanguines sont au nombre de 152 en Algérie alors qu’elles n’étaient que 3 au lendemain de l’Indépendance. Le nombre de personnel y exerçant est de 1135 personnes dont 19% sont du corps médical et 81% du paramédical. Un personnel composé de 76% de médecins dont 22% sont des praticiens spécialistes. Les premiers textes de loi organisant le domaine d’une manière générale, ont été promulgués en 1968 avant que 13 arrêtés ne viennent en 1998 organiser le secteur plus en détail. En 1995, une Agence nationale de sang(ANS) a été créée pour la définition de la politique nationale du sang et du suivi des conditions de sa mise en œuvre, avec en particulier l’organisation de la transfusion sanguine, l’élaboration de règles de bonne pratique de l’exercice de l’activité transfusionnelle et des normes en matière de contrôle du sang et de ses dérivés, l’établissement de la nomenclature des réactifs, des consommables et des équipements ainsi que les techniques utilisables et la proposition des tarifs de cession, la centralisation de l’information en matière de sang et de ses dérivés aux fins d’évaluation, la promotion des activités de fractionnement et des biotechniques et la fabrication des réactifs utilisés ainsi que la formation et la recherche dans le domaine de la transfusion sanguine. Pour développer le secteur et lui permettre de réduire le retard qui le caractérise, et satisfaire de ce fait les besoins des demandeurs de sang et de ses dérivés, un plan d’action (2005-2009) a été élaboré. Ce programme comporte la réglementation avec entre autres ; une réorganisation territoriale, révision des textes réglementaires relatifs à l’activité transfusionnelle, fixer une “journée nationale du don et des donneurs de sang” ainsi que la mise en place d’un laboratoire national de référence du sang. Pour l’organisation de la transfusion sanguine, est prévue une restructuration des schémas territoriaux, le réaménagement des locaux et renforcer ceux qui existent, la mise en place d’un programme de formation continue du personnel de transfusion. Concernant l’activité transfusionnelle, le plan prévoit la promotion du don de sang pour atteindre 80% de dons provenant de donneurs occasionnels et réguliers, ainsi, chaque année la collecte de sang doit augmenter de 10%.Egalement, le taux de séparation de l’ordre de 50%, devrait atteindre 100% d’ici 2009 pour récupérer les produits sanguins demandés par les consommateurs notamment en chirurgie et en hématologie. Le coût global du renforcement des infrastructures dans le cadre de ce plan quinquennal est estimé à 364 millions de DA.Quant à celui de la formation, il s’élève à 38 millions de dinars.
Naima Boukella
