La DE décidée à déloger les indus occupants

Partager

Rien n’est encore réglé au sujet des logements de fonction et d’astreinte occupés par des retraités du secteur éducatif, notamment les ex-enseignants, depuis des années. Même le directeur de l’éducation de Tizi-Ouzou l’a reconnu : « C’est un grand problème, très sensible. Il faut qu’ils quittent ces logements d’une manière ou d’une autre. Ceux qui ont des logements doivent les libérer. Quant aux autres, nous allons les prendre en charge jusqu’à ce que leur situation s’améliore. Nos services sont en train de mener des enquêtes ». Les concernés eux font de la résistance sous prétexte qu’ils n’ont «pas où aller». Ils soutiennent, également, que «même leurs enfants majeurs ont le droit d’y rester à défaut de bénéficier de logements». «Même si des solutions, comme opter pour un logement de type LSP, nous seront proposées, avec une retraite de 25 000 ou 30 000 DA, nous n’avons pas les moyens de nous les permettre. Et puis quelle est la banque qui accepterait de nous accorder des crédits alors que la plupart d’entre nous a dépassé les 70 ans? », s’interroge cet ex-directeur dans un collège à Draâ El-Mizan. Ce dernier n’est pas le seul dans ce cas de figure à mettre en avant un tel prétexte qui selon d’autres n’a pas lieu d’être s’agissant à l’origine que de «logements de fonction. Mais ou iront-ils les nouveaux enseignants qui seront affectés. A-t-on pensé à eux ou est ce qu’ils vont loger ?», plaidera cet autre enseignant encore en activité. «Je suis certes solidaire de mes camarades mais il y a une logique à suivre. C’est des logements de fonction et il appartient aux éléments encore en fonction de les occuper, l’administration en cherchant à les récupérer c’est en faite pour les distribuer à d’autres enseignants», plaide t-il. Selon des informations recueillies, les «indus occupants» ont été, en effet, tous sommés de quitter les lieux avant que leur affaire ne soit différée devant les juges. Certains d’entre eux ont même eu la visite des huissiers de justice. « Je ne suis pas contre le fait de quitter le logement que j’occupe. Mais on doit être relogés au même titre que les autres citoyens. Comment se fait-il qu’aujourd’hui on voit des milliers de personnes bénéficier de ce droit constitutionnel, qui garantit un toit à chaque Algérien, alors que nous, nous sommes harcelés de toute part pour sortir? », se demande cet autre surveillant général. Et de poursuivre: « Que ces commissions mises sur pied fassent leurs investigations comme il se doit. S’il s’avère que certains retraités ont déjà des logements, qu’elles les expulsent ! Mais il ne faudrait pas traiter tous les retraités de la même façon ». En tout cas, depuis que cette décision de déloger ces retraités de leurs logements circule, les anciens cadres se trouvent dans la tourmente face à ces nouveaux cadres, qui arrivent dans les établissements scolaires, réclament le droit d’être logés. « Je ne vais pas tirer sur tous ceux qui occupent ces logements. Mais certains d’entre eux ne le méritent pas. Ils ont bénéficié de logements qu’ils ont vendus ou qu’ils louent à coup de millions de centimes par an. Il faut nous laisser la place. Il y a quand même des proviseurs, des directeurs de collèges, des censeurs et des surveillants généraux qui font des kilomètres pour rejoindre leurs postes. Certains retraités ont même placé leurs enfants et leurs proches dans ces logements alors que d’autres les ont carrément fermés. Que la réglementation soit appliquée! Personne n’est au dessus de loi », estime ce nouveau proviseur dans un lycée de la wilaya.

Amar Ouramdane

Partager