Farid Ferragui en concert

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Le chanteur Farid Ferragui donne rendez-vous à son public les 10 et 11 du mois en cours, à la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou.

Un rendez-vous annuel du chanteur avec son public, désormais une «tradition», qu’il n’est pas prêt à abandonner, dira-t-il lors d’une conférence de presse animée avant-hier. Deux autres galas ont été annoncés pour l’occasion. Le premier à la Sablette à Alger, le 1er avril prochain, et le second à Montréal (Canada), le 15 du même mois. «Le public est notre source d’inspiration, on s’abreuve de lui. Un chanteur meurt sans son public. C’est sa rencontre et son contact qui nous fait vivre», expliquera le chanteur. Pour ce qui est du fait qu’il ne se produit généralement qu’à Tizi-Ouzou, le chanteur a dit regretter cette réalité : «C’est regrettable, j’aurais aimé chanter partout en Algérie, c’est mon pays. C’est un peu de la responsabilité de ceux qui gèrent ce domaine à travers les autres wilayas. Ici à Tizi-Ouzou, on se sent chez nous, les portes nous sont ouvertes et ce n’est pas forcément le cas ailleurs. Avant, je le faisais par mes propres moyens, maintenait je ne peux pas, j’ai baissé les armes malheureusement». Pour ce qui est de son choix d’être chanteur, Farid Ferragui a insisté sur le fait qu’il ne le regrettait pas, sachant qu’il pouvait bien exercer d’autres métiers. Ayant fait des études, il pouvait réussir aussi dans l’enseignement ou dans le journalisme. Il a précisé en outre, qu’il aurait sans doute eu plus d’argent, mais il a choisi son amour pour la chanson. Revenant sur le choix des chansons prévues pour les galas annoncés, il a assuré que ça allait se faire le jour même de chaque gala, en prenant en considération les demandes de son public. Interpellé sur le plan politique au sujet des différentes mouvances qui caractérisent actuellement la scène politique kabyle, notamment le MAK et le RPK, le chanteur a affirmé qu’il ne faisait pas de politique. Toutefois, il dira : «Je respecte tout être humain, chacun a le droit de s’exprimer, mais c’est au peuple d’adhérer ou pas. C’est dans la communication que se règlent les problèmes. Il faut écouter et comprendre la source du problème pour arriver à des solutions». Répondant à une question concernant le chanteur Farhat Mehenni, Farid Ferragui a confié qu’il le connaissait comme artiste : «Je ne déteste personne, son œuvre artistique est de haut niveau. Il a une belle voix et de belles musiques. Je respecte son œuvre». Dans la même optique, il a exprimé son respect et sa considération pour l’œuvre artistique du chanteur Aït Menguelet qu’il a félicité à l’occasion de ses cinquante ans de carrière. Concernant le centenaire de Mouloud Mammeri, Farid Ferragui a loué l’initiative de le fêter : «Il était temps de lui rendre hommage de la sorte. Je remercie le ministre et tous ceux qui ont contribué à cela, il n’est jamais trop tard pour bien faire. Quoiqu’on dise sur l’homme, ce sera toujours trop peu». L’artiste s’exprimera également sur le phénomène du piratage qui, «freine la création et crée une rupture entre l’éditeur et le chanteur», dira-t-il. Il précisera que ce n’était pas spécifique à l’Algérie. Il a également insisté sur le fait que ce sont les moyens qui promouvaient les cultures et que c’est ce qui fait que certaines soient plus connues que d’autres à l’échelle mondiale : «Il n’y a pas de sous-cultures, la culture est universelle, c’est juste une question de moyens», conclura le chanteur.

Kamela Haddoum

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