Des étudiants en grève de la faim

Partager

Le problème des étudiants en médecine dentaire prend une tournure dramatique et la situation devient alarmante avec l’entame, hier, d’une grève de la faim au niveau de sept départements au niveau national déjà en arrêt de cours depuis trois mois.

Il s’agit de Tizi-Ouzou, Blida, Annaba, Setif, Constantine, Oran et Sidi Bel Abbès. A Tizi-Ouzou, ils sont quatorze étudiants, dont quatre femmes, a s’être engagés dans cette démarche. A l’entrée de la faculté de biomédical de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, une banderole noire est accrochée. On peut y lire de loin : «Les étudiants en médecine dentaire en grève de la faim». L’on entend également des étudiants scander : «Nos droit, nos droits, on n’est pas des hors la loi» ou encore «Quelle honte, ministère sans décision». Dans la cour de la faculté, deux tentes sont installées. L’une pour les étudiants, l’autre pour les étudiantes. Des chaises sur lesquelles sont assis quelques grévistes de la faim sont dressées autour. Plusieurs étudiants «solidaires» sont également là. Le désespoir se lisait sur leurs visages. «Nous sommes en grève de la faim à partir d’aujourd’hui, suite à la décision prise par la coordination nationale des étudiants en médecine dentaire», a expliqué un étudiant gréviste. «C’est une grève illimité, jusqu’à la satisfaction de nos revendications par la tutelle», ajoutera-t-il. «Ils nous ont fermé les voies du dialogue, ils n’ont pas répondu à nos sollicitations, à nos appels à nous réunir, on ne nous a pas laissé le choix», dira un autre étudiant. «Pour toute réponse, nous avons eu de la répression», s’indigna un autre. «Nous avons entamé cette grève en toute connaissance de causes et en toute conscience des conséquences. Nous avons épuisé toutes les formes pacifiques de protestation, marches, sit-in, ainsi que des déclarations et lettres à la tutelle. Aujourd’hui, nous n’avons plus le choix, nous nous devions de réagir face à la marginalisation de nos revendications et aux tentatives d’étouffer notre lutte», expliqueront-ils. Un membre de la coordination nationale des étudiants en médecine dentaire, ironisera : «Vu que nous avons réalisé que la formation des étudiants n’avait pas de valeur pour la tutelle, nous voulions savoir si la vie humaine en avait une». Pour rappel, les étudiants en médecine dentaire sont en grève depuis trois mois. Plusieurs actions ont été entreprises. La dernière en date fut la marche nationale du 27 février dernier à Tizi-Ouzou. Il est à noter que les revendications des protestataires demeurent les mêmes, à savoir notamment : l’application des engagements de 2011 et l’attribution de la catégorie 16 au docteur en médecine dentaire, la reconnaissance de mémoire de fin d’étude comme condition de délivrance du diplôme de docteur en médecine dentaire, l’ouverture de nouvelles spécialités en résidanat, aménagement de nouvelles structures et augmentation des ressources humaines et matérielles dans chaque faculté pour une formation de qualité, ainsi que l’augmentation de la bourse pour les étudiants du cycle clinique.

Le doyen appelle à la sagesse

De son côté, le doyen de la faculté de biomédical de l’université Mouloud Mammeri, Pr Messaoudi, appelle à la sagesse et regrette la situation des étudiants. «Le mouvement prend de l’ampleur et une tournure dramatique avec cette grève de la faim, la situation n’est pas dans l’intérêt des étudiants». «Comme la grève est nationale et que les revendications ne sont pas à notre niveau, on a tout fait pour les accompagner et les éclairer (…) notamment après que la tutelle s’est engagée à prendre en charge leurs revendications. D’ailleurs, à Tlemcen et Alger ils ont repris les études, il n’y a pas de raisons pour qu’ici et ailleurs ils ne les reprennent pas», a-t-il indiqué. «On a appelé à mainte reprises à la sagesse et à la reprise des cours», affirme le Pr Messaoudi qui appelle à trouver des solutions urgentes à ces étudiants, vu la gravité de la situation. Ceci dit, le doyen à précisé que «des mesures ont été prise pour assurer la sécurité des étudiants en médecine dentaire». La couverture sanitaire sera en outre assurée pour ces étudiants rassure le Pr «on a contacté le CHU pour nous dépêcher une ambulance».

Kamela Haddoum.

Partager