La fièvre des cours

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On sait que les cours supplémentaires –les cours, disent tout simplement les potaches- sont devenus une institutions en Algérie : les enseignants, à coups de milliers de dinars, dispensent chez eux ou chez l’élève, les cours qu’ils ne donnent pas dans leurs classes. Les parents n’ont pas le choix : pour augmenter les chances de réussite de leurs enfants, ils doivent mettre la main à la poche, se saigner aux quatre veines ! A l’approche des examens, ils doivent même doubler les cours et pratiquement dans toutes les matières. Si, en effet, dans le passé on focalisait sur les matières dites essentielles (maths, physique, sciences naturelles pour les scientifiques, philosophie pour les littéraires), aujourd’hui, on prend aussi en considérations les matières dites secondaires : littérature arabe, langues, et même l’histoire et la géographie. Les élèves ont compris : ne pouvant déclencher le jackpot, avec les matières principales ils misent aussi sur les matières secondaires ! Au grand bonheur des profs qui peuvent ainsi engranger de l’argent ! Le double, voire le triple et plus de leur salaire ! Alors qu’en principe, une classe de cours de soutien ne doit pas dépasser les cinq élèves pour que l’enseignant s’occupe de chaque élève, beaucoup de classes dépassent les dix élèves, voire les quinze : c’est presque une ambiance de classe normale ! Il n’est pas sûre que, dans ces conditions, les élèves assimilent mieux les cours que dans leurs classes ! aux cours de soutien, il faut ajouter les manuels d’exercices que de plus en plus d’éditeurs publient et dont la qualité est, selon beaucoup d’enseignants, souvent médiocres. Pauvres écoliers, abusables à merci !

S. Aït Larba

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