Exposition et animation…

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La journée du 8 mars est une nouvelle fois mise à profit pour illustrer la profondeur et la diversité du génie féminin algérien en général et kabyle en particulier. Des conférences, des débats sur la condition féminine, sur les victoires remportées sur l’égoïsme, le mépris, la haine et la force brutale, des expositions d’œuvres d’artistes et d’écrivaines animeront cette journée dédiée au talent et au génie de ces femmes. Dans la galerie gauche de la maison de la culture, une grande exposition se tient du 5 au 9 de ce mois et où la peinture, la couture et la pâtisserie se côtoient et se concurrencent parfois sans envie ni méchanceté, mais simplement dans un esprit d’émulation artistique pour mieux avancer. Il y a d’abord ces tableaux d’artistes paysagistes ou portraitistes, comme ceux de Fatima Zohra Beggar qui entend marquer sa présence à cette occasion avec force. Une dizaine de tableaux dans la pure tradition abstraite ou impressionniste nous introduisent au cœur d’un maelstrom de couleurs et de lignes aussitôt brisées que formées, monde éclaté qui cherche à retrouver son unité, à moins qu’il ne s’agisse d’un monde qui se situe à l’aube des temps, un monde en devenir. Quoi qu’il en soit, cette explosion de bleu, de vert, de blanc, de jaune et de fauve correspondent, selon l’artiste à un moment d’intense émotion, tandis que les lignes évanescentes témoignent au contraire, d’impressions fugitives à peine saisies qu’évanouies. À quelques mètres de là devant le stand de Mme Lila Gazali de Tizi-Ouzou, mais qui possède un atelier à Bouira, on y voit ce que l’on pourrait voir chez ses voisines, des robes traditionnelles et des robes modernes, des oranaises, des kabyles, mais aussi des torchons, des tabliers, des draps etc. Ce travail est en partie fait à la main. Ce qui fait dire à cette couturière que «la femme algérienne est très inventive» et surpasse la machine en habileté et en rapidité. «Je ne mélange pas les torchons et les serviettes», lui rétorque Mme Baaziz Tahir de M’Chedellah. En clair : «Je ne confectionne que les robes kabyles.» La robe demi Gargari (Verte avec la ceinture haute, à l’antique), la robe Gargari bateau, complète (d’un bleu foncé) la robe Iouadiène (blanche). Dans la même veine, Mme Karima Naït Amara qui a un atelier à Chorfa, une localité voisine, mais avec un maniérisme et un doigté qui n’appartiennent qu’à elle, expose des robes des robes Gargari, des robes Iouadiène brodées à la main, des tapis réversibles, des robes Mansouria. «Que la femme ne se décourage pas dans son combat pour la liberté et l’égalité», exhorte-t-elle. En face de ce stand, se trouve celui de Mme Messaouda Tachir, native de Bouira, qui grâce au dispositif de l’ANGEM, a pignon sur rue, c’est-à-dire un atelier spécialisé dans la confection de robes dans différents styles, des rideaux et des cache-rideaux. Fermant le ban, le stand de Mme Fatima et Malika Rachem, de Aït Laaziz, offrent un assortiment de robes traditionnelles, dont celle de Aït Laziz et de Aït Yalaa brodées à la main. Enfin, place aux plaisirs du palais, place aux gâteaux traditionnels et modernes. Mme Fatima ZohraThouhami nous émoustille les papilles avec ses Chanel, ses sablés, ses tarbouks. À côté d’elle, Melle Narimen Larabi de Bouira, qui a fait un stage à Alger pour revenir avec plein de recettes alléchantes ses pains et ses viennoiseries, (brioches, pains sucrés…). À un pas de là est installée Mme Nacira Lellouch, de Bouira, qui expose comme autant de tentations ses soufflets, ses pâtes feuilletées, ses sablés au chocolat, à la banane, au café, la noix grillée, ses makrouts et autres gourmandises. Mme Nadia Maïz qui tient tout son art de sa mère qui a tenu à être de la fête, propose ses sablés dont elle a le secret, ses araïchs, ses couronnes royales, ses tarbouchs, et cent autres variétés de gâteaux aux décorations pleines de fantaisies et d’originalité , comme ces pâtes spéciales au caramel. Il y a aussi Mlle Fatima Arar et tant d’autres qu’il serait fastidieux de nommer toutes, mais dont le talent est tout aussi admirable et dont les recettes de gâteaux traditionnels et modernes attirent une foule de gourmands. Tout cela au milieu d’une atmosphère parfumée de vanille et d’autres arômes plus suaves les uns que les autres.

Aziz Bey

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