Village historique, haut lieu de la célèbre bataille d’Icheriden, Icheriden fut rasé et brûlé pendant la guerre de Libération. Plus près de nous, les terroristes y ont fait plusieurs incursions et un policier y fut assassiné. Un autre ne dut sa vie qu’à sa détermination. Retranchés à “l’étage”, lui et son fils, armés tous les deux, subirent le siège des assaillants pendant une bonne partie de la nuit. La population fut obligée de trouver refuge ailleurs et il ne resta plus que quatre ménages au plus fort de la menace. Le village abandonné offrait un visage de désolation, mais l’attachement à la terre étant viscéral chez ces montagnards, la population commença à revenir au fur et à mesure de l’amélioration des conditions sécuritaires. Et aujourd’hui, quelques trois cents personnes sont réinstallées et recréent l’ambiance villageoise. Le maire de la commune en profite pour initier des projets en leur faveur. M. Lamari annonce qu’une enveloppe de 76 000 DA est affectée à ce village dans le cadre des PCD. Les actions retenues comprennent l’adduction en eau potable, une aire de jeux, une salle de soins à réhabiliter, un foyer de jeunes et des opérations d’aménagement à l’intérieur de l’agglomération. Le revêtement du tronçon menant de la RN15 vers le village est retenu également. En prenant ce tronçon, justement, on ne peut éviter de remarquer un monument étrange en forme de petite pyramide dans un état de dégradation avancée. Il a été érigé à la mémoire de Fadhma N’Soumer, cette héroïne de la résistance à l’occupation française. Mieux vaut tard que jamais, la municipalité a décidé de restaurer ce monument en puisant dans son propre budget. Les habitants, lesquels se sont organisés pour participer et accompagner les projets de leur village, veulent désormais tourner la page des jours sombres et croire en des lendemains enchanteurs.
A. M.