Ce n’est plus qu’une question de temps !

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par S. Ait Hamouda

La colonisation a « continuellement » versé dans des crimes contre l’humanité, ont affirmé trois professeures d’université, notant que ces violences se sont doublées d’une exclusion de tout droit, notant que ces violences se sont doublées d’une exclusion de tout droit. « La colonisation n’a certes pas été un processus uniforme et continu, elle n’aurait pu ni s’instaurer ni se perpétuer », ont écrit dans une tribune, publiée par Libération, Isabelle Delpla (université Jean-Moulin-Lyon-III), Malika Rahal (Institut d’histoire du temps présent, CNRS) et Emmanuelle Sibeud (université Paris-VIII. Les groupes et les individus colonisés ont été mis hors des règles existantes du droit international, le vieux ‘droit des gens’ lentement élaboré depuis le XVIe siècle », ont-ils soutenu, rappelant qu’ils « ont été spoliés de leurs terres (…), contraints à payer de lourds tributs et à fournir du travail gratuit, ou sous-payé et enfermés dans le statut indistinct et dégradant d’’indigènes’ auxquels il a semblé normal de refuser la plupart des droits politiques et sociaux existants jusqu’après la Seconde Guerre mondiale ». Pour ces universitaires, cette exclusion s’est traduite par une liste « aussi interminable qu’incohérente » d’extorsions, « en particulier de travail, de sévices allant jusqu’au crime et d’humiliations systématiques ». Et d’exécutions, de déportations, de Senatus consult, expropriant les autochtones. »Cela dit, les entreprises coloniales ont reposé sur des violences massives et organisées que la conscience contemporaine, à défaut des tribunaux, considère comme des crimes contre l’humanité », rappelant que la définition du crime contre l’humanité par le traité de Rome et la Cour pénale internationale « désigne les meurtres, les exterminations, la réduction en esclavage, la déportation, la torture, les viols ou les persécutions commis dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique lancée contre une population civile et en connaissance de cette attaque dans l’application ou la poursuite de la politique d’un État ou d’une organisation ». Cela nous ramène à nous poser la question de la colonisation et du manquement au mea culpa par la puissance colonisatrice, s’entêtant à présenter l’occupation comme une entreprise civilisatrice. Les susnommés, ont-ils insisté, « peuvent constater que la plupart des politiques coloniales relevaient d’attaques systématiques et délibérées contre des populations civiles, passant par le meurtre, plus rarement par l’extermination de certains groupes par des formes de travail, contraints par la déportation, par la torture, par le viol et par bien d’autres formes de persécutions ». « Les périodes de conquêtes coloniales ont vu l’élimination de populations autochtones, élimination totale pour celles des Canaries ou des Caraïbes, quasi totale pour les Amérindiens ou les aborigènes d’Australie », ont-ils souligné, notant que les répressions françaises en Algérie, en 1945 ou à Madagascar, en 1947 « ont tué plusieurs dizaines de milliers de personnes ». Nonobstant, le génocide, ou presque, dont été victimes les populations algériennes, ne peut s’expliquer que par les exactions de l’occupant à l’endroit du peuple algérien.

S. A. H

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