Les consommateurs ne savent plus sur quel légume se rabattre, ces derniers temps.
La pomme de terre, considérée comme aliment de base dans de nombreux ménages, a atteint soixante quinze dinars (75 DA) le kilogramme. Du jamais vu dans les annales du commerce des fruits et légumes. L’accalmie du marché, attendue à la faveur du beau temps, n’a pas eu lieu. Les vendeurs qui évoquaient le mauvais temps qui ne permet pas aux fellahs de procéder aux arrachages, n’ont plus de prétexte à faire valoir, cette fois. Les prix des fruits et légumes donnent le tournis. «La pomme de terre ! On ne peut s’en passer, quel qu’en soit le prix, lorsqu’on a des enfants en bas âge qui en consomment régulièrement», indique un client. Les marchands se plaignent, eux aussi de voir leurs ventes réduites «à une caisse ou deux par jour, parfois moins», nous dit un marchand ambulant qui précise que «les clients habitués à en acheter en grandes quantités ne demandent plus qu’un kilogramme ou deux. Tous espèrent voir les prix chuter rapidement, évitant donc des achats en gros.» En sus du tubercule si prisé, les clients du marché n’ont pas l’embarras du choix pour se rabattre sur les autres produits. Ceux qui se rendent au marché en reviennent «choqués» par les prix affichés. Avec le poivron à 150 dinars, talonné de près par la tomate à 140 dinars, les consommateurs réfléchissent à deux fois avant d’engager des dépenses pour des produits dont ils peuvent se passer. Ne pouvant retourner bredouille, un quadragénaire, fonctionnaire de son état, nous confie qu’il vient d’acheter des carottes et des courgettes de basse qualité à respectivement, 60 dinars et 80 dinars le kilo. Il n’ose même pas jeter un regard aux haricots à 250 dinars. Quant aux fruits de saison, l’orange en l’occurrence, à un moment bon marché, elle a vite pris de la hauteur, en l’absence de la banane dont on ignore maintenant, même le prix. Les oranges de bas de gamme ne descendent pas à moins de 100 dinars alors que la thomson atteint les 200 dinars. L’accalmie tant espérée avec le retour du beau temps n’est pas encore au rendez-vous. Au contraire, rien n’indique un retour aux prix raisonnables, de sitôt.
A. O. T.

