Les petits élevages à l’honneur

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Le CFPA de Tazmalt a abrité, jeudi dernier, une journée portes-ouvertes sur les petits élevages.

Organisée conjointement par la direction des services agricoles et la subdivision agricole de Tazmalt, en collaboration avec la chambre de l’agriculture de Béjaïa, cette manifestation a vu la participation de plus de 30 exposants entre éleveurs des petits cheptels (avicole, apicole, cunicole, caprin, ovin), fabricants de matériels et accessoires agricoles et artisans, venus, en plus de Tazmalt, des communes d’Aït R’zine, Boudjellil, Tifra, Bechloul, Akfadou et bien d’autres. Cette journée a été marquée par une bonne organisation et une présence appréciable de citoyens qui ont pu tirer de riches enseignements, à travers la visite des différents stands et les communications présentées par des agronomes. « L’objectif de ces portes-ouvertes est de montrer ce que nos agriculteurs savent faire, et démontrer, dans le même sillage, les créneaux d’investissement! » explique M. Aissa Yassa, responsable de la subdivision agricole de Tazmalt. Et d’ajouter: «Les petits élevages, comme l’apiculture, la cuniculture, l’aviculture, entre autres, ne demandent pas une grande superficie. Connaissant le relief de la wilaya de Béjaïa, où 80% des terres sont situées en zone montagneuse, ces filières sont parmi les plus adaptées pour cette région», indique encore notre interlocuteur. Parmi les stands, aux côtés des élevages traditionnels (ovins, caprins, avicoles, apicoles…), il y a ceux dédiés à la cuniculture, ou l’élevage de lapins. Cette filière commence vraiment à percer dans le domaine agricole, même si la viande du lapin n’est pas trop demandée. «C’est vrai que la viande du lapin n’est pas trop consommée chez nous. Mais nous travaillons avec les restaurants et certains clients qui affectionnent ce produit. » affirme un cuniculteur d’Aït R’zine qui a participé à cette journée avec un stand où différents races de lapins étaient exposées. Même si cette activité n’est qu’à ses premiers balbutiements, les acteurs ne désespèrent pas de la voir « fleurir » et rivaliser avec la viande du poulet. «Le côté positif dans l’élevage du lapin, c’est qu’il ne coûte pas cher à l’éleveur. Un lapin consomme dans la journée l’équivalent de 10 DA d’aliment. Ce dernier demeure, par contre, cher sur le marché, avec 5000 DA le quintal », regrette notre vis-à-vis. Dans le même contexte, les cuniculteurs déplorent le fait qu’il n’existe aucun abattoir de lapins au niveau de toute la wilaya de Béjaïa. Ayant écouté avec beaucoup d’intérêts leurs préoccupations, M. Yassa, responsable de la subdivision agricole de Tazmalt, a assuré les cuniculteurs que ce problème sera prochainement réglé: « Les pouvoirs publics, la DSA et la subdivision agricole de Tazmalt ont pris la disposition de consacrer une journée d’abattage de lapins au niveau de l’abattoir de cailles situé à Boudjellil. Et ce en attendant la livraison d’un abattoir de lapins, en cours de travaux, au niveau de la commune d’Ouzellaguen! », assure-t-il. Dans l’après-midi, une série de communications ont été animées par des agronomes et spécialistes dans différents domaines agricoles. Ces conférences, suivies par une foule nombreuse, ont été très enrichissantes pour les présents. Ainsi, M. Mansouri H’manou, cadre et chercheur de l’INRA à la retraite, a animée une communication sur l’apiculture. L’orateur a mis en exergue le rôle primordial que joue l’abeille, notamment, dans la pérennité des végétaux.

Une coopérative pour les apiculteurs à El Kseur

M. Mansouri donnera, par la suite, beaucoup de conseils pratiques aux apiculteurs ainsi que des solutions idoines pour remédier aux problèmes qu’ils rencontrent dans leurs activités. Lors de son intervention, il apprendra aux présents la création d’une coopérative -une première- à la zone industrielle d’El Kseur avec un budget entre 80 et 100 millions DA. Pour cela, il invite tous les apiculteurs de la wilaya « à y adhérer et devenir des actionnaires, car le capital social de la coopérative est ouvert », fera-t-il savoir. Pour sa part, M. Sadi Fardjellah, agronome à la subdivision agricole de Tazmalt, a axé son intervention sur la cuniculture et les gestes optimaux à effectuer pour protéger les lapins des aliments qui leur sont mortels, car cet animal « a des intestins sensibles, et peut mourir de diarrhée à cause d’une alimentation qui ne lui est pas adaptée, comme l’herbe verte », préconise-t-il « L’utilisation de la raquette du figuier de Barbarie dans l’alimentation de bétail » était aussi l’autre communication qui a été présentée par Mme Oulebsir Nadira, membre de l’association pour le développement du cactus. L’intervenante a soulevé l’importance que revêt cette plante aux multiples espèces sur le plan sanitaire et l’élevage. Les sous-produits du cactus sont multiples et peuvent servir « de fourrages de couverture en cas de sécheresse » a-t-elle indiqué. Néanmoins, elle déplore le peu d’importance accordée à cette plante qui sous d’autres cieux (nos voisins par exemple), est très prisée pour les divers avantages qu’elle offre. Elle notera que l’huile de cactus est vendue à des prix «astronomiques» en Europe (1000 euros le litre).

Syphax Y.

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