La mise sous tension de la voie ferrée Tizi-Ouzou-Thenia, et les premiers essais seront lancés aujourd’hui en présence du ministre du Transport, Boudjemâa Talaï, qui donnera le coup d’envoi. Le directeur de wilaya du secteur revient sur le marathon des préparatifs.
La Dépêche de Kabylie : Pourriez-vous revenir sur l’évolution des travaux depuis la dernière visite du ministre en janvier dernier ?
M. Samir Nait Youcef : Lors de la visite de monsieur le ministre, mi-janvier dernier, un engagement avait été pris. Le défi était qu’on livre le projet le 1er avril et qu’on fasse les essais les 15 jours suivants. A partir de là tous les moyens humains et matériels ont été mis à la disposition du projet, à savoir le renforcement de plusieurs équipes pour accélérer la cadence des travaux, les terrassements, la voie, l’ouvrage. Il y a eu une armada de moyens humains et matériels. Il y avait en parallèle le suivi des collectivités locales, monsieur le wali et tous les autres services. Des cellules de suivi ont été installées au niveau de la direction du transport et au niveau du cabinet du wali. Chaque semaine il y avait une rencontre au niveau de la direction pour discuter des contraintes et mener à bien notre mission. A chaque fois, nous intervenions sur les points noirs et les levions.
Vous parlez de points noirs, peut-on avoir plus de détails ?
Généralement, c’étaient des oppositions aux travaux, à la déviation des poteaux électriques, des oppositions par apport aux passages agricoles, au niveau des différents points de croisement, notamment les passages à niveau, ce genre d’oppositions et de réclamation des riverains. Nous avons pu faire face aux contraintes, la plupart des gens étaient compréhensifs, ils ont saisi l’utilité du projet et son objectif. C’est un projet pour la population… On a fait des rencontres avec le wali pour maintenir la dynamique et impliquer tous les services de la wilaya pour l’aboutissement final. Aujourd’hui, le défi lancé est concrétisé.
Qu’en est-il des derniers préparatifs avant les essais ?
Toutes les installations nécessaires, à savoir les poteaux caténaires et le déroulement des câbles sont mis en place. Il y a eu des protocoles avec la SNTF et la SONELGAZ au niveau d’Alger. La mise sous tension s’effectuera demain (ndlr aujourd’hui) avec les essais en présence du ministre des Travaux publics et du transport qui donnera le coup d’envoi officiel.
Et les préparatifs au niveau des gares ?
Les gares du projet commencent à partir de là où on se trouve (gare de Tizi-Ouzou), jusqu’à celle de Tadmaït, concernant la wilaya de Tizi-Ouzou. On a déjà réceptionné d’autres gares du projet Tizi-Ouzou-Oued Aïssi depuis 2010. On a pris le soin de réhabiliter la gare ferroviaire de Tizi-Ouzou, puisque c’est la gare principale qui se trouve au centre-ville de Tizi-Ouzou. Elle a été complètement refaite, on l’a relookée. On retrouve à l’intérieur, notamment dans le décor, le cachet de la wilaya. Il y a les dernières retouches pour l’embellissement de l’environnement. La gare multimodale aussi est importante, on a pris en charge tout ce qui est bâtiments de gares, assainissement, pour qu’il n’y ait pas de problèmes avec la voie ferrée. En même temps, l’opération demeure ouverte et continuelle. Ce n’est pas une opération coup de poing, mais c’est le quotidien de la gestion de la gare de Tizi-Ouzou. Par apport à l’exploitation, une fois que les essais seront terminés et s’avèreront concluants, la SNTF, l’exploitant public unique en Algérie, va prendre le soin de faire son programme d’exploitation et de lancer la mise en service.
Où en sont les travaux pour la voie Tizi-Ouzou – Oued Aïssi ?
La voie est prête réellement sur le terrain, elle est prévue pour l’exploitation. Mais c’est à la SNTF de faire le nécessaire pour rendre les gares exploitables. Dans le programme, on a Oued Aïssi – Thenia – Alger. Il va y avoir des trains directement sur Alger, d’Oued Aissi. Il y aura dans la journée des navettes Oued Aissi-Thénia, ces navettes-là passeront par toutes les gares, probablement le matin, on aura des trains directement sur Alger. Avec le programme de la SNTF, on saura qui sont les gares qui seront concernées directement par le passage de trains la matinée et celles qui ne seront pas concernées.
Une large campagne de sensibilisation sur les dangers de ce moyen de transport est lancée, que pourriez-vous nous dire sur le sujet ?
On a préparé, dans le cadre de cette campagne, des dépliants, qu’on a distribués pratiquement à toutes les administrations. On a même impliqué l’université, la direction de l’éducation, les APC et les autres services de l’Etat qui sont sollicités quotidiennement par les citoyens, à savoir la poste, la CNAS, la CASNOS, etc. Il y a aussi une campagne d’information sur la radio locale, et la nationale, par apport aux risques d’électrocution. Le citoyen doit s’imprégner des gestes à faire et ceux à éviter. La campagne continuera toujours et la sensibilisation aussi. C’est un nouveau moyen de transport à Tizi-Ouzou, il faudra qu’on s’y habitue.
Donc demain (aujourd’hui ndlr) le ministre sera à Tizi-Ouzou. Quel sera le programme de sa visite ?
Il y aura une inspection au niveau de la gare de Tizi-Ouzou, et on va tous prendre le premier train ensemble jusqu’à Bordj Ménaïel. Donc, demain (aujourd’hui ndlr) on va mettre sous tension et effectuer le premier essai de la voie ferroviaire Tizi-Ouzou – Thénia. Une conférence de presse est également prévue normalement à l’arrivée à Thenia.
Entretien réalisé par Kamela Haddoum