Le village d’Ath Serradj, situé à 25 kms du chef-lieu d’Ighil Ali, est confronté à un isolement chronique et surtout à une dégradation du cadre de vie des villageois, contraints de mener une vie difficile faite de carences en tous genres. La pénurie de l’eau potable y perdure depuis longtemps avec un rationnement drastique de ce précieux liquide sur le réseau de distribution, car le village est alimenté à travers le captage de l’eau des sources, ce qui est au demeurant insuffisant pour les quelque 800 habitants. Pour venir à bout de ce problème, seuls des forages dans le Sahel sont capables de satisfaire la demande en eau. Mais cela est une autre paire de manche, car ça demande des moyens colossaux aux collectivités locales, à cause de l’éloignement de l’oued Sahel. Pour sa part, le gaz de ville n’y est pas encore installé, pour le moment. Même si un projet d’extension du réseau est envisagé vers tous les villages de la commune d’Ighil Ali, il n’en demeure pas moins que cela prendrait du temps. Le transport de voyageurs n’est pas assuré dans ce village, et les habitants non véhiculés souffrent énormément de ce problème en se rabattant sur l’auto-stop ou la location des taxis clandestins à des prix exorbitants. Par le passé, surtout durant la décennie noire, cette bourgade, perchée sur une colline à plus de 600 mètres d’altitude, a été le centre d’un exode rural qui a vu beaucoup de ses enfants changer de lieux de résidence pour aller s’installer ailleurs dans les villes comme Akbou et le chef-lieu d’Ighil Ali. A présent, et malgré les difficultés au quotidien qui se dressent à la face des villageois, ces derniers veulent résister encore en restant dans le village de leurs ancêtres. L’aide à l’habitat rural a permis la fixation de la population du village, et la dynamique semble y revenir avec les activités agricoles comme l’oléiculture, l’aviculture, l’apiculture, l’élevage d’ovins et de bovins et bien d’autres qui sont exercées par des jeunes qui croient encore à l’avenir dans leur propre village.
Syphax Y.
