S. Ait Hamouda
Quand l’Algérien refuse d’entendre les mots d’ordre de protection de l’environnement, ce n’est pas parce qu’il y est insensible, ou mal entendant ou encore sourd. C’est tout simplement parce qu’il est d’abord mal informé, ensuite désinformé, et à la fin laissé pour compte. Est-ce que nous saisissons le danger qu’encourent notre nature, notre diversité écologique, notre microclimat et nos faune et flore ? Sûrement non. En tous les cas, le débat ne semble pas avoir sa place dans la campagne électorale ambiante. Les candidats n’en parlent pas, pour ne pas dire point. Peut-être par omission, ou peut-être voient-ils en cela … un luxe. Sait-on jamais, avec le tas d’autres soucis qui pourraient, jugeraient-ils, faire une meilleure recette auprès du peuple plus réceptif quand on lui parle du pouvoir d’achat. En effet, mis à part les spécialistes, les amoureux et militants de l’environnement, personne ne s’en soucie outre mesure. Même le prix Rabah Aissat, récompensant le village le plus propre de la wilaya de Tizi-Ouzou, ne tient pas suffisamment compte du côté environnemental, ne s’inquiétant que du centre de vie, de la qualité et du confort des habitants, sans plus. Il est vrai qu’il saisit le problème par l’installation de poubelles sélectives mais sans véritable sélection qui trie le bon grain de l’ivraie, qui définit les déchets en fonction de leur utilité ou nuisance, qui opte pour les ordures propres, utiles à l’agriculture et celles qui lui sont nuisibles. Le compostage est inconnu chez nous. Nul n’est maître de son destin, tous les êtres humains sont interdépendants et cela expliquant ceci, l’interdépendance est atavique, elle englobe l’histoire, la culture et la sociologie, elle fait partie de l’existence, de l’être et de son essence au-delà de toute considération. L’environnement est le seul salut de l’homme comme de la terre dans laquelle il vit, se meut et existe. Symbioses du sol et de la vie humaine, animale et végétale sans laquelle il n’y aurait pas de vie isolément vivable. Personne ne peut vivre en autarcie, un peu comme Robinson Crusoe sur son île, mais lui au moins ne trompait pas la nature, il l’a servait tout en se servant, avec son ami et non moins complice, Vendredi. Il est simple d’être écologique, respecter, sans violer les règles, son environnement que la nature a légué à l’homo sapiens depuis que le monde est monde. Revenons à nos moutons, pour rester dans notre monde, l’écologie et la protection de l’environnement doivent rester notre crédo, notre sacerdoce sans les-quels nous disparaîtrions…à l’instar de ce thème disparu de cette campagne. Le propos est peut-être fort. Mais parfois il faut choquer pour éveiller…
S. A. H.