L’association Tharwa N lkhir a organisé samedi dernier, au jardin public de la ville de Tadmaït, une séance vente-dédicaces du livre La terre des hommes, publié aux éditions El Amel, animée par son auteur Youcef Mazari. Le président de l’APC de Tadmaït, le Président de l’association Thamousni de Naciria et Boussad Ait Ahmed le cousin de feu Hocine Ait Ahmed étaient présents. Le livre raconte l’arrivée du colonisateur français en Algérie et la conquête de la Kabylie, notamment la région de Tadmaït, par les troupes du général Bugeaud, promu au grade de Maréchal, d’où le nom de Camp du Maréchal que portait Tadmaït. Le 1er chapitre parle de la terre des Iflissen N’Melli, du traité de la Tafna, de l’Emir Abdelkader et de la création des Khalifas. Le 2e chapitre aborde la rupture du traité, le 3e de la guerre de l’extermination et le 4e évoque la bataille et le massacre de Taourga. La fin du livre relate la grande bataille d’Aït Ourzedine qui eut lieu un certain 17 mai 1844. L’auteur expliquera par ailleurs que Sid Ali Bounab était un personnage mythique du 19e siècle qui errait de village en village. Réputé pour sa sagesse, tous les gens le respectaient. Dans le premier chapitre, l’auteur présente les 19 tribus qui constituaient la grande confédération des Iflissen N’Melli. Celles-ci reconnaissaient l’autorité d’un seul chef, El Hadj Mohammed Ben Zaâmoum, qui succéda à son père El Houssine Ben Zaâmoum, assassiné traitreusement par l’Agha Mustapha ben Mustapha en 1794, en raison de son opposition farouche à la mainmise du régime turc sur cette partie de la Kabylie et son refus de payer les impôts arbitraires qui leur furent imposés. Les Kabyles étaient parmi les premiers à aller défendre Alger et se sont bravement battus lors de la bataille de Staouali et par la suite au corps à corps dans les ruelles d’Alger. C’est Mohammed Ben Zaâmoum, chef de la puissante confédération des Ifissen N Melli, qui provoqua le congrès de Tamenfoust à quelques jours seulement du débarquement des troupes coloniales françaises le 05 juillet 1830. La confédération des Iflissen N Melli se situe géographiquement comme suit : Nord est : Ath-Khelifa, nord ouest les Issers, sud ouest, les Nezlioua, Chabet el Ameur et les Ath Khelfoun. Un seul massif montagneux forme le pays des Iflissen N’Melli. Dans son dernier chapitre, l’auteur revient sur la chronologie des massacres de la grande bataille d’Ait Ouarezdine, une localité située à 6km à l’Est du chef-lieu communal de Tadmaït. L’armée française avait fait usage de nouvelles armes sophistiquées et de grands moyens de destruction contre lesquels les Kabyles n’y opposaient que de vieux fusils, des yatagans, mais surtout leur bravoure. «Dans la matinée du 17 mai 1844, une jeune fille du village d’Ath Ouarzedine voyant tomber son père avait ramassé son fusil et tué le Zouave qui l’avait abattu», relate l’auteur qui conclut par cette belle expression : «De Sidi Ali Bounab et Ath Chenacha à Timezrit, si un jour la montagne pouvait parler, elle nous dirait : que de pieds d’hommes ne m’ont-ils pas foulée, que de mains d’hommes ne m’ont-elles pas travaillée, que de sang d’hommes n’a-t-il pas coulé pour me laver et me protéger, alors soyez-en dignes ou bien dormez à jamais».
Rachid A.