Disposant de moyens limités à l’extrême et se déplaçant avec leur propre argent (l’argent de poche dont ils disposent) ils ont quand même réussi à transmettre leur message à destination de plus jeunes qu’eux, à travers des représentations dans les établissements scolaires de la commune et sans rémunération aucune. La troupe est composée de quatre jeunes filles accompagnées de douze garçons et de deux encadreurs, dont le responsable du groupe. Le formateur a fort à faire pour mettre tout ce beau monde en symbiose, la vivacité et l’animation étant de rigueur.Leur seul objectif est de montrer leur talents et leur savoir-faire. Même si l’expérience tarde à se confirmer, la volonté ne manque pas et rien ne rebute ce groupe très homogène et très actif. Devant les écoliers, ils ont étalé leur savoir-faire à travers une pièce théâtre qui brille par son côté beaucoup plus pédagogique qu’artistique. Le message a été bien assimilé et les enfants, appelés à produire un résumé de ce qu’ils ont vu, entendu et compris, ont aussi montré, à travers leurs écrits, qu’ils ont apprécié la prestation. Il en est qui ont déclaré : «Nous souhaitons que cette troupe revienne encore une fois.» La représentation de la pièce qui a duré plus d’une heure porte sur le thème crucial de la scolarité et de l’école buissonnière. Cette équipe de comédiens «chevronnés» a su mettre en exergue les différences et en démontrer les conséquences. Le dernier mot déclamé par une jeune actrice (habillée d’un costume indien qui lui allait à ravir) résume toute la pièce : «Thwalam a tharwa amekh idegrigh wahdi !» (Vous voyez, mes enfants, comment je me suis retrouvé tout seul !), l’on comprend aisément la portée du message qui est, on ne peut plus clair : «Le mauvais chemin ne mène nulle part, sinon vers la déchéance et la délinquance !» L’école buissonnière, le vol, la fainéantise, le laisser-aller, le manque de civisme, la mauvaise conduite, le manque de politesse, tout a été déballé et mis en exergue dans une présentation ridiculisant celui qui s’en rend coupable. L’on a même demandé l’avis des spectateurs qui ont répondu d’une seule voix «Ouylaqara ! Ouyelhara !» (Ce n’est pas bien ! Ce n’est pas bon !).Que dire en guise de conclusion ? Sinon qu’il serait souhaitable qu’une troupe qui vient de montrer ses compétences et qui parvient à égayer les visages juvéniles puisse bénéficier du soutien de la tutelle et qu’on lui donne les moyens d’exercer et de confirmer la volonté affichée de «former la jeunesse d’aujourd’hui pour en faire les adultes de demain».
Sofiane M.
