“Nous jouons de façon académique”

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La Dépêche de Kabylie : Azul fellak a L’Hachemi, tout va pour le mieux, n’est-ce pas ?L’Hachemi Guellil : Azul fellawen, à bien considérer les choses, disons que ça va.

Tu es connu dans la région comme étant un musicien, chanteur-compositeur… Veux-tu te présenter à nos lecteurs ?L’instrument que j’affectionne le plus est sans aucun doute “L’Ghaïta” ; cet instrument traditionnel dans lequel j’ai commencé à souffler en 1969.Jusqu’aux débuts des années 80, j’ai animé des fêtes familiales, des festivités officielles… Cela ne m’empêchait pas de toucher aux instruments à cordes (guitare, mandole, aoud, banjo…) Et puis, en 1984, j’ai tenté une percée dans la chanson avec mon premier album.

Ça n’a pas eu l’effet escompté, quelles en sont les raisons à ton avis ?C’est vrai, je le reconnais modestement. Vous savez chaque premier pas est nécessairement chancelant. Cela m’a permis, néanmoins, de connaître un peu le métier. Dans mes deuxième et troisième albums, enregistrés, respectivement en 1989 et 1993, j’ai tiré les enseignements qui s’imposaient. Je pense avoir fait mieux sur le plan artistique. Là non plus, le succès n’a pas suivi, c’est varié aussi.C’est alors que je me suis aperçu que la chansonnette était en vogue. Du moins à cette époque. Au moment présent, le travail bien fait est devenu payant, je pense.

Parle-nous de ta troupe, Idhebalen U guemun ou Itebalen.C’est une troupe que nous avons montée en 2002. Eh oui, pendant 20 ans je n’ai quasiment pas touché à “L’ghaïta”. La troupe donc, se compose de deux joueurs, Mohand et moi-même et de deux percussionnistes : Yacine au “bendir” et Khaled au “T’bel”.Vous êtes les représentants de la wilaya de Béjaïa dans le folklore, qu’est-ce qui vous singularise des autres troupes de Kabylie et d’ailleurs ?En effet, nous sommes la troupe de Bgayeth dans les manifestations officielles. Quant à la deuxième partie de votre question, je dirai que c’est notre professionnalisme qui l’emporte. Nous sommes la seule troupe à jouer tous les rythmes académiques, sans fausses notes. Nous reproduisons avec une fidélité absolue, les airs que nous jouons par rapport à la composition originale. En plus, nous jouons tous les rythmes musicaux de chez nous : chaoui, zendali, waqef, hindi, laâlaoui, kabyles 4×4… si bien que pour éviter les fausses notes, j’ai été contraint de me déplacer personnellement dans l’atelier du fabricant de “L’ghaîta” à Mila dans la wilaya de Jijel. Il a eu la gentillesse d’exécuter certaines tâches sous mes conseils, pour éviter la déperdition de l’air, ce qui génére un manque de netteté dans les notes.

Justement en parlant d’instruments, sont-ils disponibles, accessibles… ?Le verdict est sans appel. De mauvaise qualité à des prix exorbitants. Figurez-vous que le “Tbel” se vend à 16 000 dinars, pas un “dourou” de moins. La solution, c’est de les fabriquer soi-même. Et c’est ce que nous faisons.

Les répétitions, vous les faites où ?En contrebas de la maison de Dda Mohand, comme ça, toute la famille en profite !! (Rires)Il n’y a pas de salle, donc en pleine nature.

Quelques festivités auxquelles vous avez participé ?La liste est longue… Les plus importantes sont les Jeux panarabes d’Alger en 2004, le Festival amazigh d’Aïn Defla, récemment.

L’Hachemi, des projets ?J’ai des projets que je segmente en 2 volets : ceux avec l’Association “idhebalen U Gemun” et ceux personnels, individuels. Pour les premiers, mon objectif est d’aller aussi loin que possible c’est-à-dire “exporter” la musique folklorique de chez nous et l’universaliser. Toujours avec l’Association, nous allons, incessamment, mettre sur pied une chorale et produire, pour quoi pas, une cassette audio. Sur le plan personnel, je prépare un album pour bientôt.

A. H.

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