Plaidoirie pour la greffe sur cadavre

Partager

L’Association des malades hémodialysés de la commune de Tizi-Ouzou a organisé, hier à la Maison de la culture Mouloud Mammeri, une journée de sensibilisation sur les maladies rénales.

En marge des activités prévues, le président de l’association, Hocine Bouaddaoui, dira que l’objectif de cette journée est de sensibiliser sur la maladie : «C’est là une action qui doit revenir tout le temps, étant donné l’obligation et l’urgence de faire connaître ces maladies qui tendent à se multiplier au niveau de la wilaya. Nous avons recensé en tout plus de 1 200 malades et au niveau de la commune de Tizi-Ouzou, nous enregistrons 150 malades souffrant d’insuffisance rénale», dira-t-il.

Parlant de la prise en charge de ces malades, notre interlocuteur n’omet pas de dire que les choses évoluent : «Les malades se rendent dans différents centres ouverts au sein des structures de santé par la direction de la santé en collaboration avec le CHU et le privé qui joue, tout de même, un rôle à ne pas négliger».

M. Bouaddaoui regrette, toutefois, la «complexité» du vrai remède qui reste la transplantation rénale : «Nous manquons de donneurs d’organes rénaux et la situation n’est pas facile à solutionner vu les mentalités. Il est primordial de changer ces dernières par la mobilisation et la sensibilisation des citoyens autour de cette maladie que le patient, faut-il le rappeler, traîne toute sa vie. Il y a lieu de relever que le don de rein ne se fait pas uniquement entre familles : Il peut se faire entre amis, tout en se référant à la compatibilité du donneur et du receveur», fait-il remarquer.

À travers le territoire national, le président avance que «sur les 220 000 malades recensés, seulement 243 sujets ont bénéficié d’une transplantation rénale. Pour la wilaya de Tizi-Ouzou, ils sont environ une quinzaine à avoir bénéficié de ce don durant l’année 2016 ». Et de lancer un appel : «Nous sollicitons plus de donneurs afin de sauver des vies humaines. Une fatwa a été même faite concernant les prélèvements d’organes sur les cadavres ».

Pour sa part, le Dr A Foudad, qui a présenté une communication lors de la journée sur «L’épidémiologie et le dépistage de la maladie rénale», a déclaré: «L’espérance de vie, en Algérie, s’est améliorée. Et, plus on avance dans l’âge, plus on est prédisposés à la maladie rénale. Il ne faut pas oublier que deux maladies se sont généralisées chez nous en Algérie, à savoir l’hypertension et le diabète, et toutes les deux favorisent ou provoquent la maladie rénale». Pour le Dr Foudad, «la greffe du rein se fait de façon marginale.»

Un autre élément qu’appréhende ce dernier a trait au «coût important» des médicaments et des séances d’hémodialyse ‘’qui ne pourront pas être supportés par les caisses d’assurances’’, déclare-t-il. Et d’être plus explicite : «Il n’y a que la greffe qui peut sauver des vies humaines, réduire les dépenses de l’État (…) Si nous constatons un manque criard de donneurs, c’est parce que les informations, la mobilisation, la sensibilisation font défaut. Aussi, il est urgent que les mentalités changent.

Le don du rein reste un sujet autour duquel il faut une grande mobilisation. Rien qu’à Tizi-Ouzou, nous avons enregistré une quinzaine de greffes en 2016. Et il y a un millier de malades qui sont pris en charge à travers tous les centres de santé». Le docteur révèle, enfin, que la greffe sur cadavre «demande une mobilisation de la part de toute la société algérienne».

Il est à signaler que pour cette journée, plusieurs communications étaient prévues, entre autres «La prévention de la maladie rénale chronique», «La plasmaphérèse, nouvelle thérapie au service de néphrologie du CHU de Tizi-Ouzou», «Comment préparer les malades au stade V de la maladie rénale chronique ?»

M. A. Tadjer.

Partager