Tout un programme à Kherrata

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Outre le programme mis en place par l’APC et qui a débuté dès le 6 mai, l’association d’insertion de la jeunesse de la commune de Kherrata a de son côté tracé plusieurs activités pour aujourd’hui.

Après la levée du drapeau et la minute de silence en mémoire des victimes des événements du 8 mai 1945, une exposition-photos sera proposée au public, au niveau de la maison de jeunes, en collaboration avec l’association «Sauvegarde de la mémoire».

Des projections de plusieurs documentaires historiques sont également au menu, ponctuées par des chants patriotiques interprétés par la chorale «8 mai 1945». Une pièce théâtrale intitulée «Pour qu’on n’oublie pas !» sera jouée au niveau de la maison de jeunes par les comédiens de la troupe «Tamughli» de Souk El Tenine.

Cette pièce est produite par le comédien Kamel Bileg venu spécialement de Skikda. Interprétée en parlé local, la pièce traite du cheminement du combat nationaliste algérien depuis les événements du 8 mai 1945 jusqu’à l’indépendance. La nouveauté, c’est que des images et des vidéos seront intégrées comme fond de scène.

De son côté, l’association «Sauvegarde de la mémoire», présidée par le Moujahid Saïd Messabhi, a prévu le dépôt d’une gerbe de fleurs, en présence des autorités locales, et une visite à plusieurs Moujahidine de la région qui ont perdu de leur autonomie. Leurs témoignages seront enregistrés, afin de sauvegarder tout un pan de l’histoire de combat de la région durant la guerre de libération.

L’association a également prévu une visite à Bouandas, précisément dans la localité de Takerkarth, où 107 personnes ont été massacrées par l’armée coloniale le 8 mai 1945. Pour rappel, la répression coloniale qui s’était abattue sur la région Est de l’Algérie juste après la fin de la seconde guerre mondiale fut d’une férocité sans égale dans l’Histoire contemporaine.

Kateb Yacine a écrit : «C’est en 1945 que mon humanisme fut confronté pour la première fois au plus atroce des spectacles. J’avais vingt ans. Le choc que je subis devant l’incroyable boucherie qui provoqua la mort de plusieurs milliers de musulmans, je ne l’ai jamais oublié».

Selon des survivants de ces massacres, seuls les camps de concentration nazis peuvent être comparables à ce qui s’est passé dans les Gorges de Chabet el Akhra, où des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants furent précipités vivants au fond du ravin.

Durant plusieurs jours, l’extrême animosité de la police, de la légion étrangère et des tirailleurs sénégalais (décorés dernièrement par François Hollande) ont exterminé, sans aucune pitié, 45 000 personnes, ce qui a provoqué le réveil nationaliste algérien qui, neuf ans plus tard, déclara l’insurrection armée du 1er novembre 1954.

Cette commémoration sera marquée par la présence du wali de Béjaïa, M. Mohamed Hattab, et de plusieurs personnalités politiques, civiles et militaires de la région et des membres de la famille révolutionnaire.

Saïd M.

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